Salons 2025

Salon du 2-Roues de Lyon, un rendez-vous incontournable – Suite et fin

Nous sommes au Salon du 2-Roues 2025, à Lyon, un rendez-vous que l’on peut clairement qualifier d’incontournable.

Au terme de la première journée à arpenter les allées bien achalandées (et quelques peu labyrinthiques) d’Eurexpo, les qualificatifs de « riche », « dense », « pour professionels ET passionnés », conviennent également (par ici le compte-rendu de la première journée).

Et passé ce jour de reconnaissance, les journées suivantes (vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 février) n’ont fait que confirmer ce ressenti initial – c’est un très grand salon moto. Récit, avec images et quelques chiffres.

Et on commence ce vendredi matin par prendre un peu de hauteur sur les 2-roues. Depuis les escaliers, la vue est imprenable – elle permet d’embrasser d’un seul coup d’œil toute la Place des Lumières, inondée de soleil en ce matin de bise, et affairée comme une gigantesque fourmilière humaine…

Vues d’en haut, les motos exposées ressemblaient à de simples maquettes de 2-roues, elles qui célèbrent pourtant les 80 ans du GP500, l’aïeul du MotoGP actuel.

Et si on continue l’allée des MotoGP, on verra alors les cuirs des pilotes qui y sont exposés fièrement en Galerie 2: ils ont été patinés par l’usage et les ans, l’usure parfois voire le contact non désiré avec l’enrobé.

Ces cuirs sont alignés telle l’armée de terre cuite de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. La collection réunie par Davide Roger est  tout simplement impressionnante. De plus, elle ne fait que renforcer cet étrange sentiment d’entrer dans un temple. Un temple des partages d’une passion commune.

Puis, un peu plus loin, il y a les 50 ans de la Suzuki RM … En motocross, à l’époque, le rouge était pour Honda, le bleu pour Yamaha, l’orange pour KTM, le vert pour Kawasaki, et le jaune pour Suzuki (c’est d’ailleurs toujours plus ou moins le cas).

Et c’est une couleur, le jaune, qu’ont portée Joël Robert, Georges Jobé, Brad Lackey et Travis Pastrana, notamment.

Bien sûr, à arpenter les allées tout au long des ces 4 jours, on finit par croiser des gens. Et il y en a eu, des rencontres. Beaucoup de rencontres, avec des gens bons, avec des gens de bien.

Et s’ensuivirent des discussions sans fins sur les modèles, le marché hexagonal et européen des 2-roues, ainsi que des anecdotes croustillantes sur des faits de courses, des aventures humaines.

En traversant les villages, non pas à toutes blindes. Non, en flânant, en prenant (tout) son temps. Le temps d’échanger. Un regard, quelques mots, un sourire.

Le temps d’une conversation qui démarre. Et des minutes qui défilent.

Un Salon, des anciennes et des modernes, les quartiers des clubs et des villages dans les nuages: le TZ Club de France, l’expo Monkey (un des modèles les plus vendus de Honda de par le monde) à la mise en scène et mise en perspective de taille, une énorme expo Solex, les différentes Voxan du Voxan Club de France…

Nous sommes aussi tombés sur une expo Godier Genoud, sur des Kawasaki ZX 750 Turbo (oui, oui) à la réputation sulfureuse, des Yamaha V-Max à la réputation tout aussi sulfureuse, des Honda CX, des CBX 6 cylindres en pagaille, et on en oublie.

On y passerait des journées entières à savourer les pépites qui se nichent dans les différents stands, à discuter avec des passionnés et passionnées pendant des heures et des heures. Comme la découverte de cette étincelante Midual, moto française fabriquée quasiment sur mesure dans la région angevine…

C’est ce que nous avons fait, en fait. Nous avons pris notre temps. Pour suivre les courses de motocross indoor, les démonstrations de trial vintage, les démos de stunt (avec la présence de Sarah Lezito), les essais de trails et maxi-trails sur une piste dédiée.

On a même pu assister à une démonstration de changement de roues/ravitaillement en essence/changement de plaquettes par la Team suisse Bolliger (et leur pilote Alex Toledo), actuellement engagé en EWC (mondial d’endurance).

Oui, il y avait tout ça à l’Eurexpo, et le tout à, à peine, 90 minutes de Genève…

Et parmi les personnalités? Un instant émouvant a été le moment où Serge Bacou (double vainqueur du Rallye de l’Atlas) pose une question à Stéphane Peterhansel (multiple vainqueur du rallye Paris-Dakar, tant en 2-roues qu’en quatre) sur son envie de continuer les rallye-raids, dans un échange rempli de respect et de nostalgie.

Nous avons vu aussi sur le podium de l’inoxydable Giacomo Agostini, qui a (encore) clamé haut et fort son amour pour la gent féminine et les bagarres en MotoGP.

On a également célébré les 40 ans du double sacre 250 et 500 cm3 de Freddie Spencer, dont les motos ont été spécialement reçues du musée Honda à Motegi…

On y a vu Peter Hickman (l’homme aux 14 victoires au TT), Jean-Michel Bayle (Champion du Monde MX, puis multiple champion des USA MX et SX, pilote de vitesse et vainqueur des 24 heures du Mans et du Bol d’Or…) et puis Régis Laconi (dernier vainqueur français en GP500, et répondant à un enfant qui lui a posé cette question « dis, comment on fait une roue levée »).

Mais nous avons aussi été bigrement émus par Anne-France Dautheville, journaliste et auteure française, la première femme à faire le tour du monde complet sur 2-roues.

Puis nous avons souri empathiquement avec Bader Benlekehal (interviewant et tournant inlassablement des séquences pour l’émission Auto-Moto), Serge Nuques (le premier chevalier à 2-roues du Groland, et ambassadeur du Pays Basque), et salué un autre coureur du Tourist Trophy en la personne d’Amalric Blanc (actuellement le Français le plus rapide au TT). Bref, du bon, du beau monde, et on en oublie !

D’aujourd’hui, après quatre jours denses, intenses, il restera des coups de coeur.

Le premier a été d’avoir enfin pu rencontrer Bruno Gillet. Bruno c’est celui qui a oeuvré pendant plus de 40 ans chez nos confrères Moto Journal en tant que journaliste pour les Grands Prix moto et les courses d’Endurance. Pendant plus de quatre décennies, il en a accumulés des anecdotes, qu’il nous sert dans ce petit livre rouge qu’il a commis – « Dans les coulisses de la course moto – 100 anecdotes insolites…« . Merci à toi, Bruno, toi qui m’a fait aimer les Grands Prix moto.

L’autre coup de coeur a été un heaume (sweet heaume), un casque à la décoration délicieuseusement sublime avec la représentation d’une grue du Japon et rendant hommage à la cérémonie des cerisiers en fleurs.

Ce casque a bien sûr fait vibrer le photographe animalier que je suis. C’est aussi cela, un salon!

En parcourant les allées, on traverse des stands monumentaux, ceux de taille plus modeste et enfin on passe aussi par les plus petits. Mais pas les moins passionnées/passionnants!

Il y a là, les voyagistes, les baroudeurs, les équipementiers spécialisés dans les 2-roues. Et l’on peut vraiment y faire des affaires avec des tarifs « Salon » très très avantageux (on a vu, on a testé).

En résumé, je suis rentré à Lausanne avec des étoiles plein les yeux, des clichés plein la carte mémoire, mais les jambes un peu plus lourdes…

Avec le dimanche à éviter, pour les agoraphobes, à moins que ça fasse partie de votre thérapie! En effet, les antres du Salon 2-Roues ressemblaient à une immense fourmilière humaine.

Des chiffres et des êtres pour terminer: l’an dernier, pas loin de 150000 visiteurs étaient venus, établissant ainsi le record absolu de fréquentation. Cette année encore, le Salon a de nouveau occupé les six halls complets de Lyon Eurexpo, soit environ 150 000 m2 (26 terrains de foot pour se donner une idée)!

Et le record de 2024 a été battu, avec 161000 (+7%) visiteurs et un pic de fréquentation à 64736 visiteurs pour samedi.

Un succès populaire qui ne se dément pas, mais c’est aussi un rendez-vous plébiscité par les professionnels puisque plus de 6000 entrées ont enregistrées pour ces derniers (vendredi et samedi). Des chiffres parlants, très éloquents même. Mais un conseil: allez-y, venez-y!

Ah oui, les dates de la 33ème édition sont connues: ce sera du 26 février au 1er mars 2026, qu’on se le dise. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site web de la manifestation.