Essai des Sherco Enduro 2025 en terre gauloise, cailloux, racines et sourires
La gamme Sherco Enduro pour 2025 se voit retravaillée. Nouveaux châssis, nouvelles boucles arrière, un moteur plus compact, tout cela a de quoi piquer la curiosité. Est-ce que cela se ressent vraiment une fois au guidon? Pour en avoir le coeur net, nous avons demandé à Johan Melon, patron de 3D Motos à Bretigny, s’il était possible d’organiser un essai. C’est avec plaisir qu’il nous a proposé de nous joindre à lui lors d’un roulage en France voisine.
En plein été, plus précisément au mois d’août, il est judicieux de faire ses activités physiques à la fraîche. C’est pourquoi pour notre roulage en Enduro sur les modèles 2025 de la marque française Sherco, c’était “feu gaz” à 7h30 pour pouvoir éviter le gros de la chaleur.

Devant le van de Johan, 3 motos d’enduro: une 300 SE Factory 2-temps (la moto de Johan) , une 300 SEF Factory 4-temps et une 250 SE Factory 2-temps. Mais pourquoi prendre avec nous 3 motos? C’est parce qu’en plus de Johan Melon et moi-même, un ami de Johan s’est joint à notre roulage et qu’il nous proposera son avis d’enduriste expérimenté.
Ce n’est pas la toute première fois que nous avons la possibilité de tester ainsi la gamme Sherco. La dernière remonte à 2022 (lire notre article).

Au départ de notre tour, je choisis de monter sur la 250 cm3. Beaucoup considèrent cette cylindrée comme la plus adaptée à l’enduro “loisir” car la plus légère, et la plus facile à prendre en main.
Notre tour commence par une piste roulante mais rocailleuse. La moto se montre surprenamment stable, grâce à un beau travail combiné du châssis, de la géométrie et des suspensions.
Lors de passages un peu moins secs voire totalement boueux, la Sherco se montre toujours suffisamment stable et elle encourage le pilote à mettre plus de gaz pour ne pas s’enliser! Les pneus d’origine, ici en monte tubeless, font très bien le travail, quel que soit le terrain. Pour une conduite plus agressive ou dans un terrain plus rocailleux, il faudra penser à ajouter des mousses.
Profitant d’une pause, nous décidons de changer de monture. J’enfourche cette fois la 300 cm3 2-temps.

La section suivante commence par une longue piste caillouteuse, dans laquelle Johan et son ami se font un plaisir de mettre plein gaz et de me laisser sur le carreau.
La moto sur laquelle je roule à ce moment est la moto personnelle de Johan, et il ne l’a pas laissée d’origine. En l’occurence, il a installé un nouveal amortisseur, une fourche préparée, ainsi qu’un nouveau guidon avec pontets réhaussés.
Cela, combiné à l’excellente nouvelle (pour 2025) partie-cycle qui n’est pas plus large que la 250, et vous obtenez une moto diablement efficace!
Dans la montée rocailleuse, la différence avec ma monture précédente est sans appel. Je retrouve à la fois un peu de confort, tout en ayant plus de grip, et une position un peu plus «naturelle» pour moi (roulant principalement des trails en offroad).
Jusqu’ici, me direz-vous, cette 300 cm3 me semble le choix parfait: un peu plus de puissance, mais même châssis et presque aucune différence de poids. Mais la vraie différence réside dans la manière de délivrer la puissance. Comme toute 2-temps, on trouve les chevaux dans les tours. Et dans les tours, cette moto a vraiment l’âme d’une machine de course.
C’est une enduro qui demande à son pilote de mettre du rythme, car elle en a les capacités, et la volonté. Il sera possible tout de même de la conduire à une allure plus raisonnable, mais elle se montrera moins joueuse et facile que sa petite sœur en 250 cm3.
Aux alentours de midi, Johan propose de nous arrêter dans un lit de rivière à l’abri des arbres, avec l’intention de nous ravitailler. Le cadre est magnifique et nous permet de récupérer au frais le temps d’un pique-nique improvisé avec quelques tranches de jambon, de pain, et des bonbons.

Pour sortir de cette clairière très agréable, nous devons emprunter un passage assez technique: une montée en dévers, suivie d’un virage serré, et une jolie ravine composée d’une marche et de quelques belles racines. En bon guide, Johan montre la voie. En 3 coups de gaz, c’est réglé et cela semble presque facile, au guidon de la 250 cm3.
C’est maintenant mon tour d’y passer. Je fais attention à mon regard et mon équilibre et je réussis l’approche en dévers, commence le virage et viens m’arrêter net dans la marche. Dommage! La faute vient clairement du pilote, car en reculant d’un mètre, la suite se passe sans encombre. La combinaison des suspensions et du châssis permet de rester stable même dans les racines, malgré le pilote peu expérimenté que je suis.
En sortant de cette montée technique, nous changeons à nouveau de compagne. Pour le dernier bout de la trace, je monte donc sur la 300 cm3 en version 4-temps.
Visiblement, je me suis très (trop) bien habitué au moteur 2-temps, car à la première descente venue, lors du coupage des gaz, je manque tout juste de passer par dessus le guidon! Non pas que le frein moteur soit particulièrement conséquent, mais comparé au moteur 2-temps c’est un autre monde. Ici, pas le choix en descente, il faudra jouer de l’embrayage!
En montée, même technique, pas de souci si vous arrivez aussi à gérer l’embrayage. Il faudra maintenir le filet de gaz en toutes circonstances si vous ne voulez pas caler. Lors de passages techniques où il est indispensable de poser la roue avant sur l’obstacle, il faudra mettre un peu plus de gaz encore que la version 2-temps.
Le reste de la moto se comporte comme les 2 autres sœurs. Le châssis se montre rigide et permet une bonne préhension entre les bottes.
Autre point amélioré, l’accès au filtre à air sans outil. Pratique!
Aux alentours de 15h, la fatigue commence à se faire sentir: les avant-bras commencent à se crisper, et je n’arrive plus à déplier mes doigts! Malgré une bonne hydratation, je me heurte à la limite physique de ma faible expérience en enduro.
Pour ne pas prendre de risque, nous décidons de ralentir un peu le rythme et prendre la direction du camion.
Notre tour prend fin au pied d’une éolienne, très impressionnante lorsque l’on se trouve en dessous. J’en profite pour prendre quelques photos de détails que voici.
Pour ma part, cet essai m’a convaincu que chacune de ces motos est incroyablement capable, solide et rassurante. Le châssis est sain et robuste, ce qui donne une excellente base si vous souhaitez par la suite améliorer les suspensions comme l’a fait Johan.
Le choix de la cylindrée dépendra bien sûr de vos préférences, du type de terrain que vous roulez, mais pour 90% des enduristes loisir, la 250 SE Factory est une moto d’enduro incroyable pour son prix.
En parlant de prix, les voici en détail:
Sherco 250 SE Factory 2025: 10590 francs
Sherco 300 SE Factory 2025: 10790 francs
Sherco 300 SEF Factory 2025: 11990 francs
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre partenaire 3D Motos qui a rendu possible cet essai, mais aussi sur le site officiel Sherco, ou chez l’importateur suisse GGH Offroad.