Mondial d'endurance

Endurance – National Motos et le Vaudois Valentin Suchet dominent en Superstock aux 24 h du Mans!

Cette saison, le Vaudois Valentin Suchet est le seul pilote suisse présent au sein du team français d’endurance National Motos Honda France FMA (numéro 55). Son frère Sébastien a en effet raccroché son cuir, comme on dit, après une saison 2024 riche en émotions et terminée sur plein de joie.

National Motos a en effet remporté l’an dernier le titre en catégorie Superstock (lire notre article), au terme de la dernière course du championnat, le Bol d’Or (24 heures sur le circuit français du Castellet).

Les machines Superstock sont plus proches des motos produites en série, et tendanciellement moins rapides tant sur la piste que lors des passages au stand que celles de la catégorie EWC.

Pour la nouvelle saison, qui débutait le week-end de Pâques avec les 24 heures du Mans, dans la Sarthe française, Valentin était aux côtés de son coéquipier de longue date, le français Guillaume Raymond. Le troisième pilote, Johan Nigon, était nouveau pour le team, mais pas pour la discipline.

En mondial d’endurance, le placement au départ se fait sur la moyenne des deux meilleurs temps de chaque équipe.

Les qualifications, entre vendredi et samedi, ont donné l’avantage au team Yamaha officiel, le YART (numéro 7), qui avait déjà obtenu la pole position l’an dernier, et qui compte en son sein un pilote remplaçant suisse, le Fribourgeois Robin Mulhauser. On rappelle que Robin a gagné deux titres Superstock en mondial d’endurance avec un autre team.

Son chrono de 1:34,664, tout proche de celui très rapide de son équipier Marvin Fritz (1:34,489) a donc permis au YART de se classe en première position lors du départ de la course, samedi à 15h. Avec un nouveau pilote, en la personne de l’Australien Jason O’Halloran.

La machine  championne en titre, celle du SERT (Suzuki, numéro 1), était juste derrière, et la troisième place est revenue au team Tati AVA6 Racing (Honda, numéro 4), avec le Suisse Randy Krummenacher, dont c’est la deuxième saison en endurance, qui a posté un temps canon de 1:34,962.

Suivaient la M 1000 RR du BMW Motorrad World Endurance Team (numéro 37), celle du team privé ERC Endurance (numéro 6), la Honda officielle (numéro 5) du F.C.C. TSR Honda France, puis la Kawasaki tout aussi officielle du KWT (numéro 11), dont le pilote Christian Gamarino, blessé, était remplacé par l’Espagnol Roman Ramos Alvaro, et la Yamaha du team privé Elf Marc VDS/KM99 (numéro … 99).

Il fallait attendre la dixième position pour voir la première moto Superstock, la BMW numéro 713 du Hungarian Endurance Racing Team, devant une autre BMW, celle du Team Etoile, et la Honda du team TRT27 AZ moto (numéro 27).

On l’a compris, le pilote suisse le plus rapide prenant part à la course était alors Randy Krummenacher, qui n’est autre que le champion du monde Supersport 2019.

Le team suisse Bolliger (Kawasaki numéro 8), qui n’aligne cette année aucun pilote à la croix blanche, et qui se bat depuis de nombreuses années en catégorie EWC, a sorti le 13ème temps des qualifications.

National Motos était plus loin, en 19ème position, 7ème de sa catégorie, Valentin étant l’auteur du meilleur temps (1:37,537).

Quant au jeune fribourgeois Kylian Nestola, engagé depuis quelques années en championnat européen Superstock 600, surtout sur des circuits espagnols, il faisait ses débuts en endurance, comme troisième pilote du JMA Racing Team (Superstock, Suzuki, numéro 34).

 

Son équipe s’est classé 31ème, et 16ème de sa catégorie.

Le départ a été donné à 15h samedi, sous la pluie, alors que jusque là les essais et qualifications s’étaient montrés assez secs.

Comme souvent, Gregg Black, au guidon de la Suzuki du SERT, a été le plus rapide, laissant derrière lui son concurrent du YART, Marvin Fritz, en deuxième position.

La Kawasaki du team Bolliger, pilotée par Alex Toledo, a chuté dans la chicane juste après le départ, puis ce fut au tour de la Yamaha du YART, au sortir de l’épingle du Garage Vert. Tous deux se sont retrouvés nettement plus bas dans les classements, mais Marvin Fritz a été très rapide à reprendre la piste, et il s’est remis à aligner des chronos rapides malgré le côté très glissant de la piste à certains endroits.

Le YART est remonté dans le top 10, puis le top 5, tandis que la BMW officielle (numéro 37) menait la course, devant la Honda numéro 5 et la Honda du team privé Wojcik (numéro 77). Derrière le YART, le team Kawasaki numéro 11 et le team Tati étaient en embuscade. Au terme de la première heure, la moto du SERT avait elle aussi chuté, et se trouvait en 34ème position.

Au bout de deux heures, la Honda du team Tati se retrouvait en fond de classement, parce que la moto souffrait apparemment de soucis électroniques, déjà constatés durant les essais. Au bout de cinq heures de tentatives infructueuses de faire tourner la machine comme elle l’aurait dû, l’équipe s’est résolue à l’abandon.

En tête de la course,avant la nuit, le YART et le team Kawasaki étaient à la lutte pour la suprématie, suivis d’un peu plus loin par le F.C.C. TSR, le team BMW (numéro 37) et l’ERC Endurance, qui aligne cette saison le vétéran David Checa, secondé par l’ex-pilote BMW Ilya Mikhalchyk et le pilote français Kenny Foray, multiple champion Superbike de France.

La Suzuki numéro 1 avait alors replongé au classement, à nouveau victime d’une chute, et le team Bolliger tentait à nouveau de remonter après un passage non programmé au stand.

Peu avant minuit, le KWT a pris la tête au YART, et a pu creuser son avance à deux tours. La Kawasaki numéro 11 était alors l’une des rares machines qui n’avait pas chuté, Sylvain Guintoli (BMW numéro 37) se faisant surprendre par un pilote attardé et partant lui aussi à la faute.

L’avance du KWT a tenu jusqu’au matin, puis jusqu’à la dernière heure de course. Après le retour de la pluie et un changement de pneus, Roman Ramos Alvaro a commis une erreur dans le virage fatidique du Raccordement, et il a dû rentrer au stand. Cela a donné l’occasion au YART de reprendre l’avantage.

La Yamaha numéro 7, qui avait connu une autre chute durant la course, souvent deuxième au Mans, s’est cette fois-ci imposée, devant la Kawasaki numéro 11 et la BMW du team ERC, qui a pu profiter d’une réparation sur l’échappement de la numéro 37.

La Honda numéro 5 a perdu du temps au petit matin après une chute, elle aussi, et a fini huitième. La Suzuki numéro 1 a subi pas moins de six chutes durant ces 24 heures du Mans, mais l’équipage a à chaque fois pu réparer la moto et remettre l’ouvrage sur le métier, pour finir par décrocher une remarquable sixième place finale. Derrière la Kawasaki du team indépendant MAXESSS by BMRT3D (numéro 24).

Le team suisse Bolliger a tenu bon et est remonté jusqu’à la neuvième position.

Chez les Superstock, Valentin Suchet a pris le départ pour National Motos, qui s’est assez rapidement porté dans le top 10. Le team n’a pas été épargné par les soucis, avec notamment une chute de Valentin samedi, surpris par un attardé devant lui et qui a redressé la Honda un peu par réflexe.

Mais lui, ses deux équipiers et tout le team ont tenu bon, malgré des conditions de roulage délicates au niveau de l’adhérence, conservant leur concentration jusqu’au bout et évitant les problème mécaniques ou électroniques.

« Cela a été une course incroyable, et c’est tout aussi incroyable de la gagner deux fois de suite », a déclaré Valentin Suchet. « Honnêtement, nous avons tous souffert, mais tout le monde a fait un boulot fantastique ».

Le team Dafy RAC 41 (Honda) est arrivé dixième, après une chute de chaîne (sic) qui l’a retardé en fin de course, et deuxième de la catégorie Superstock. Ils avaient quatre tours de retard sur National Motos au drapeau à damiers.

La troisième place de la catégorie revient au team Best of Bike 3ART (Yamaha, numéro 36), deux tours plus loin. Le Team Etoile, numéro 25, a connu lui aussi son lot de chute et il a fini douzième, devant son concurrent, le team 99.

Dans les Superstock toujours, JMA Racing (Suzuki, numéro 34) a terminé la course, en 23ème position, et le Suisse Kylian Nestola a bien roulé comme ses trois autres coéquipiers, faisant remonter la moto après des soucis divers.

En tout, la direction de course comptabilise plus de 140 chutes durant cette édition 2025. Sur les 53 équipes au départ, donné par l’acteur français Mathieu Kassovitz, 14 ont abandonné. Outre le team Tati, cela inclut, le Hungarian Endurance Racing, le team EWC Maco, le team TRT27 AZ moto, MotoAin, le team EWC Wojcik, ou encore le team LRP Poland (EWC), bien placé en début de course.

Seuls 10 des teams ayant terminé la course l’ont fait sans se retrouver par terre.

Ces 24 heures du Mans 2025 ont vu  l’introduction d’une nouvelle catégorie, baptisée Production, ou FIM Endurance World Trophy, avec des machines encore plus proches des modèles de série par rapport aux Superstock. Les premiers classés dans cette catégorie ont été le team Supermoto Racing (numéro 222), piloté par des as de la Garde républicaine française.

Pour les résultats complets de ces 24 h moto du Mans 2025, c’est par ici.

Le prochain rendez-vous de ce championnat est fixé aux 8h de Spa, en Belgique, les 6-7 juin. Valentin Suchet y sera!