Comparateur de prix des carburants – Le TCS lève le voile!
Le TCS lance à l’échelle nationale une plateforme participative de comparaison des prix des carburants. La base de données des prix est mise à jour en continu par la communauté. Cette plateforme, pour peu que l’utilisateur soit attentif, permet de faire des économies sans doute importantes.
La Suisse est l’un des pays les plus densément fournis en terme de stations-essence (plus de 3000!). Nous pourrions aisément imaginer qu’une forte concurrence au niveau notamment du prix du carburant règne entre les points de ravitaillement.
Et pourtant, force est parfois de constater qu’il y a encore de grandes différences de prix entre chacune des stations. C’est précisément pour que ce constat soit plus systématique et mieux informé, et au final peut-être pour faire baisser les prix des carburants en faisant mieux jouer la concurrence, que le TCS (Touring Club Suisse) a mis sur pied un comparateur en ligne participatif.
Même au sein d’une même région, il n’est pas rare de voir des écarts jusqu’à 30 centimes par litre. Considérant le kilométrage moyen parcouru par un véhicule, disons 15000 kilomètres par an, et sa consommation moyenne de 6,7 litres pour 100 kilomètres, avec une économie de 30 centimes par litre, l’économie subséquente est de 300 francs…
Le TCS arrive presque en sauveur en proposant sa plateforme. Bientôt disponible sous forme d’application smartphone sur l’AppStore ainsi que sur GooglePlay, la plateforme est pour l’heure consultable via le lien tcs.ch/carburant.
Selon le TCS, la plateforme est déjà très populaire et affiche un franc succès. En trois mois, avec 3,5 millions de visites cumulées, 23000 contributeurs enregistrés et 20000 données mises à jour quotidiennes, les prix de 98% des stations-essence existantes en Suisse sont désormais affichés.
Et tout récemment, c’est Comparis, le comparateur en ligne indépendant numéro un en Suisse (notamment pour les assurances maladie), qui a adopté le radar des carburants du TCS!
Outre cette plateforme créée par le TCS, ce sujet est aussi en discussion à un niveau politique.
Un conseiller national (le Conseil national est l’une des deux chambres du parlement suisse, celle du peuple) du parti Le Centre (ex-Démocrates chrétiens), Marco Romano, a déposé en mai 2022 une motion demandant l’instauration d’un comparateur des prix à la pompe mise en place par l’Etat.
Dans son argumentaire, l’élu mentionne une plateforme numérique de ce type, le « Spritpreisrechner« , qui a été créée par l’Etat autrichien il y a plusieurs années (depuis 2011), selon lui avec un effet positif sur le prix du carburant à la pompe. Cette motion n’a pas encore été traitée par le Conseil national à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Pirmin Bischof, un autre conseiller du même parti, mais membre du Conseil des Etats, l’autre chambre du parlement suisse (aussi appelée la chambre des cantons), a fait de même, en y incluant les prix notamment du gaz, et l’objet a pu être voté en septembre, avec pour résultat un oui. Ces deux motions ont été déposées, respectivement votées, avant la création du comparateur du TCS.
Puis, lors de la session parlementaire de décembre de la même année, la Commission permanente de l’énergie et des redevances du Conseil national a elle aussi déposé une motion demandant en substance la même chose. Elle est venue de la proposition de l’une de ses membres, Sophie Michaud Gigon (Les Verts). Et elle a été acceptée à une majorité des membres de la commission, avec un rapport de minorité de la part des membres situés plutôt à droite.
Ces membres estimaient en gros que l’Etat n’a pas à faire le travail du secteur privé et des consommateurs dans ce domaine. Et ils ont notamment cité l’existence du nouveau comparateur des prix de carburant du TCS pour justifier cette position.
Le texte de la motion a ensuite passé la rampe au Conseil national, en récoltant 91 voix contre, et 91 voix pour. Le président du conseil a fait office de juge en ajoutant son oui. Le texte doit encore être accepté par le Conseil des Etats avant que le gouvernement fédéral (le Conseil fédéral) ne doive lancer le projet. Un Conseil fédéral qui a jusqu’ici dit qu’il était opposé à une telle mesure.
Et lors de la session de printemps 2023 des chambres, cette motion a finalement été rejetée à une courte majorité par le Conseil des Etats. Toujours sur l’argument que le comparateur du TCS occupe le terrain et qu’il n’est pas nécessaire que l’Etat s’en mêle.
On ajoute encore qu’un comparateur en ligne des prix du carburant à la pompe existe aussi en France, à à l’adresse suivante: www.prix-carburants.gouv.fr.
Et qu’il existe un autre site web qui poursuit les mêmes objectifs que la nouvelle plateforme du TCS, mais qui a une audience beaucoup plus limitée: ton-plein.ch.