MotoGP – désastre pour « Pecco » Bagnaia sous la pluie, triomphe pour Marco Bezzecchi au GP d’Argentine
Le champion en titre et jusque là leader du mondial Francesco Bagnaia (Ducati) se trouvait en deuxième position lorsqu’il a perdu l’adhérence et a chuté. Il a repris la course mais n’a pas pu marquer des points. Bezzecchi (team VR46, Ducati) remporte sa première victoire dans la catégorie reine, devant Johann Zarco (Pramac Ducati) et Alex Marquez (Gresini, Ducati). La course sprint du samedi a été gagnée par Brad Binder (KTM) devant Marco Bezzecchi et le coéquipier de ce dernier, Luca Marini.
Dans le paddock du MotoGP, il est un pilote qu’il va falloir surveiller de près pendant cette saison 2023, et c’est l’Italien Marco Bezzecchi. L’équipier du team Mooney VR46 (Ducati satellite, l’équipe créée par notamment un certain Valentino Rossi) n’a pas remporté de titre en mondial de vitesse, mais il a déjà été troisième, en 2018 (Moto3) et 2021 (Moto2).
Et l’an passé, il a obtenu déjà une pole (en Thaïlande), un podium (Assen) et plusieurs top 5 (Mugello, Phillip Island, Sepang).
Lors du premier Grand Prix de la saison 2023, remporté par le champion en titre (Ducati) Francesco « Pecco » Bagnaia, Marco Bezzecchi s’est distingué par une troisième place sur le circuit difficile de Portimao, au Portugal (lire notre dernier article).
Arrivé en Argentine pour le deuxième Grand Prix de la saison, « Bezz » s’est tout de suite montré rapide sur le circuit de Termas de Rio Hondo, avec le deuxième temps des essais libres, et le deuxième des qualifications.
La pole a été attribuée à un autre pilote un peu passé dans l’ombre ces deux dernières années chez Honda, Alex Marquez, le frère cadet de l’octuple champion du monde Marc Marquez (absent en Argentine en raison d’une blessure récoltée au Portugal). Alex court cette saison sur une Ducati, dans le team Gresini.
Alex avait dû passer par les repêchages de la session Q1, et avait même dû regagner les stands en toute hâte pour aller chercher sa moto numéro 2, la numéro 1 ayant pris feu sur la piste! Bagnaia, lui, occupait la dernière place de la première ligne sur la grille de départ.
On rappelle qu’outre Marc Marquez, étaient également absents pour cause de blessures subies à Portimao Pol Espargaro (GasGas), Enea Bastianini (Ducati) et Miguel Oliveira (Aprilia).
Départ fulgurant et victoire de Brad Binder samedi
La pluie s’était calmée au moment de l’extinction des feux pour la course sprint du samedi, limitée à 15 tours sur le circuit argentin.
Franco Morbidelli (Yamaha), le coéquipier du champion du monde 2021 et vice-champion 2022 Fabio Quartararo a montré de quoi il était capable et prenant la tête de la course en partant depuis la 4ème place, après quelques escarmouches. Quartararo, lui, n’était que 10ème des qualifications…
Joan Mir, champion du monde 2020 et nouveau coéquipier de Marc Marquez pour cette saison 2023, n’a pas pu aller bien loin dans ce Grand Prix d’Argentine, chutant au début de la course Sprint et devant être emmené au centre médical, puis à l’hôpital, en raison d’une commotion et de grosses contusions aux chevilles.
L’autre sensation de cette course sprint fut sans conteste le pilote KTM Brad Binder, parti 15ème et déjà 4ème dans le premier tour. Il a pris les commandes à Morbidelli dans le 3ème tour et s’est installé en tête. Il ne sera inquiété que vers la fin quand Marco Bezzecchi a pu trouver l’ouverture sur et a franchi la ligne d’arrivée à seulement 0,072 seconde de Binder.
Luca Marini, le coéquipier de Bezzecchi, est monté sur la troisième marche du podium de cette course sprint, bien (plus de 2 secondes) devant Morbidelli. Bagnaia était sixième, juste derrière Alex Marquez.
Aleix Espargaro (Aprilia), vainqueur l’an dernier, est tombé. Son coéquipier Maverick Vinales a franchi la ligne en septième position, devant Jorge Martin (Pramac Ducati), Quartararo, et Jack Miller (KTM).
« Bezz » impérial dimanche
Dimanche, retour de la pluie, la course étant déclarée « Wet » (mouillée). Marco Bezzecchi a été le plus rapide à s’élancer vers le premier virage, et tandis que les autres pilotes se poussaient et s’expliquaient derrière lui, il a aligné les tours rapides, à peu près intouchable.
Dans le premier tour, Morbidelli, Bagnaia et Alex Marquez se trouvaient dans un petit groupe compact en lice pour le podium, avec Fabio Digiannantonio, le coéquipier d’Alex, en 5ème position.
Brad Binder est tombé dans le premier tour, après un contact avec Vinales. Et Quartararo a été littéralement poussé hors de la trajectoire idéale par le pilote Honda Takaaki Nakagami, se retrouvant en seizième position. Ni l’un ni l’autre de ces incidents n’ont donné lieu à des sanctions.
L’avance de Marco Bezzecchi a continué à grandir; avec 17 tours restants, elle était déjà supérieure à 2 secondes. Alex Marquez et Francesco Bagnaia ont passé Morbidelli, qui se trouvait lui aussi avec une bonne avance sur son poursuivant le plus proche.
La bataille s’est alors engagée pour le gain de la deuxième place, Bagnaia et Marquez échangeant les dépassements et contre-dépassements, jusqu’à ce que Bagnaia finisse par l’emporter, à moins d’une dizaine de tours de la fin.
Dans le 17ème tour, le pilote Ducati numéro 1 a cependant commis l’irréparable, en voyant sa Desmosedici se dérober sous lui dans un virage à droite (l’avant-dernier avant la ligne des stands). Le champion du monde n’a pas été blessé, il a pu tirer l’embrayage et « contrôler » la glisse de sa machine jusqu’au bac à graviers.
Bagnaia est ensuite remonté en selle et est revenu sur la piste, mais il était seizième. Avant-dernier, donc, devant Brad Binder qui avait lui aussi repris la course.
La seconde surprise est venue du pilote en forme de cette fin de course, le Français Johann Zarco (Pramac Ducati), qui a aligné les dépassements et a petit à petit grignoté l’avance de Morbidelli pour s’emparer sans pitié au bout de quelques tours de la quatrième place.
Mais cela n’a pas suffi à Zarco, qui a encore pris l’avantage sur Marquez (Alex, donc) dans le dernier tour et s’est donc hissé sur la deuxième marche du podium. Avec plus de 4 secondes de retard sur un Marco Bezzecchi triomphant qui obtenait sa première victoire en MotoGP.
Morbidelli a fini 4ème, devant Jorge Martin. Quartararo, lui, a fait un peu comme Zarco en réussissant à remonter les rangs, mais de bien plus loin. Il a pu s’emparer de la septième place, finissant juste derrière Jack Miller (qui était 16ème sur la grille de départ).
Luca Marini, le coéquipier de Marco Bezzecchi, Fabio Digiannantonio et Alex Rins (LCR Honda) complètent le top 10. Le champion en titre Moto2 Augusto Fernandez, pilote GasGas pour cette saison et rookie en MotoGP, a fini 11ème, alors qu’il était 17ème sur la grille de départ.
Les deux pilotes Aprilia officiels sont 12ème et 15ème.
Marco Bezzecchi prend de ce fait le commandement provisoire du mondial, devançant Bagnaia de 9 points.
Pour le classement complet des courses MotoGP, c’est par ici.
Et en Moto2…
Alonso Lopez (team Speedup, châssis Boscoscuro) a réussi à prendre la pole Moto2 le samedi, surprenant Aron Canet (Wegolow Pons, Kalex), Somkiat Chantra (Idemitsu Honda Team Asia, Kalex) et Jake Dixon (Solunion GasGas, Kalex) dans les dernières minutes des qualifications.
Le vainqueur du Grand Prix précédent (Portugal), Pedro Acosta (Red Bull KTM Ajo) s’est classé 5ème sur la grille de départ. On rappelle que tout le plateau du mondial Moto2 utilise les mêmes moteurs Triumph, seuls les châssis différant.
Dimanche, le départ de la course a été annoncé comme mouillé, même s’il ne pleuvait plus/pas encore. Aron Canet a laissé sur place ses concurrents dans la course au premier virage. Il a par la suite été puni d’une double pénalité Long Lap pour être parti juste un peu trop tôt!
C’est Jake Dixon qui a pris le lead après le premier virage, suivi par Canet et Lopez, Chantra commettant une erreur. Et Tony Arbolino (Elf Marc VDS, Kalex), parti 8ème, se trouvait lui aussi dans le groupe de tête à la fin du premier tour.
Canet perdra bien entendu des places en exécutant ses deux pénalités. Il finira 4ème, en solitaire. C’est Tony Arbolino qui s’est imposé, gagnant son duel contre Lopez dans les derniers tours, avec Dixon 3ème.
Le vice-champion en titre Moto3 Sergio Garcia, monté cette saison en Moto2 et coéquipier de Canet, a décroché une excellente 5ème place, alors qu’il s’était qualifié en 28ème position!
Acosta, lui, a perdu des plumes au fil des tours. Il a fini par stabiliser sa position, et reprendre quelques rangs, mais n’a pas pu faire mieux que 12ème. Arbolino lui prend de ce fait les commandes du championnat.
Pour le classement complet du Moto2, c’est par ici.
Suzuki maîtrise son sujet en Moto3
En Moto3, l’auteur de la pole (sa deuxième consécutive en ce début de saison) Ayumu Sasaki (Husqvarna) a commis une erreur dans le premier tour qui a mis en pièce ses espoirs d’obtenir une victoire ou un podium. Deniz Öncü (KTM), un temp en tête de la course, est tombé, et tant David Munoz, sur le podium au GP du Portugal que Daniel Holgado, son vainqueur, n’avaient pas de bonnes positions de départ après leurs qualifications.
Le jeune Espagnol David Almansa, issu du Junior GP en tant que remplacement pour l’Australien Joel Kelso (CFMOTO) a fait des étincelles. Il est parti de la 25ème place et est remonté jusque dans le trio de tête. Avant de se faire « balayer » dans les derniers tours par un autre pilote, sans faute de sa part.
Mais c’est Tatsuki Suzuki (Honda, 6ème des qualifications) qui a fait la course parfaite, profitant de la chute d’Öncü et s’installant ensuite en tête avec une certaine autorité jusqu’à la fin. Il est accompagné sur le podium par Diogo Moreira et Andrea Migno (tous deux sur KTM). Holgado, parti 10ème, a fini 5ème. Munoz était 16ème, Sasaki a dû abandonner après une chute dans le 9ème tour, et Öncü a fini dernier (24ème).
Pour le classement complet du Moto3, c’est par ici.
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