Motocross – Le champion Tim Gajser renoue avec la victoire en remportant le Grand Prix de Turquie
Mis sur la touche pendant la plus grande partie de cette saison en raison d’une blessure, Tim Gajser (Honda), champion en titre MXGP, a mis tout le monde d’accord sur la piste d’Afyonkarahisar. Le Français Romain Febvre (Kawasaki), actuel deuxième du championnat, a repris pas mal de points au leader Jorge Prado (GasGas). Les Suisses Valentin Guillod et Jeremy Seewer montrent de belles choses mais ne sont pas récompensés par leurs résultats, pour toutes sortes de raisons.
Le Grand Prix de Turquie est le dernier Grand Prix où le champion en titre Tim Gajser (catégorie MXGP, Honda) a remporté une victoire. C’était vers la fin de la saison 2022, il y a douze mois par rapport aux dates du GP de Turquie 2023.
Tim Gajser a joué de malchance en 2023, se brisant le fémur avant le début du championnat, et ne pouvant « revenir » en course qu’à partir de Loket, le douzième Grand Prix de la saison. Il n’avait donc plus vraiment son mot à dire sur qui allait décrocher le titre.
Le lead cette année est pour l’instant fermement entre les mains de l’Espagnol Jorge Prado, pilote du team d’usine GasGas (groupe KTM), déjà deux foi champion en catégorie MX2, et troisième pilote MXGP en 2022. Il est suivi cette année par Romain Febvre (Kawasaki), qui a remporté le dernier Grand Prix, aux Pays-Bas (lire notre article).
Les conditions météo (le vent, notamment) samedi en fin de journée à Afyonkarahisar ont fait que la course qualificative de ce Grand Prix de Turquie 2023 a purement et simplement été annulée.
L’ordre de choix des positions de départ pour les deux manches dimanche a donc été décidé par les résultats des essais chronométrés de la veille. Tim Gajser a décroché le meilleur temps, devant Prado et le Suisse Jeremy Seewer (Yamaha), vice-champion en titre et actuel troisième du classement mondial. Febvre avait le 4ème temps, et un autre Suisse, Valentin Guillod, du team indépendant français Ship 2 Cycle Motoblouz SR (Honda), le sixième!
C’est le même Valentin Guillod qui a pris le holeshot de la première manche, son deuxième de la saison! Jorge Prado lui a repris le lead au virage suivant, mais, ce qui est très inhabituel pour le pilote GasGas, il est tombé juste après. Et il n’a pas réussi à faire repartir sa GasGas immédiatement, ce qui lui a fait perdre beaucoup de temps – il s’est retrouvé 18ème.
Entre-temps, Gajser s’était emparé de la tête de la course, devant Guillod et Febvre. Et Seewer, qui avait pris un bon départ, a été coincé après le premier virage, forcé à chuter par le fait d’un autre pilote, et il est reparti de la dernière position!
Le Suisse s’est battu comme un lion, a dépassé un nombre astronomique de pilotes, et a fini à la huitième place, derrière Mattia Guadagnini (GasGas).
Febvre a quant à lui mis le turbo, il a passé rapidement Guillod, puis a mis plusieurs tours à trouver des failles dans l’armure de Gajser, et les a trouvées. Il a terminé la course avec un peu plus de 4 secondes d’avance sur le pilote Honda.
Le Français Maxime Renaux (Yamaha, coéquipier de Seewer), huitième au premier tour, a fait preuve de détermination et a trouvé moyen de passer son deuxième coéquipier Glenn Coldenhoff, puis Alberto Forato (team indépendant, KTM), et enfin Calvin Vlaanderen (team indépendant, Yamaha), ce qui lui a donné la troisième place finale.
Valentin Guillod (numéro 92) a tenu plusieurs tours dans le top 3, mais il a faibli au milieu et vers la fin de la course, signe qu’il n’est pas encore complètement remis de sa fracture à l’omoplate et de la pause de deux Grand Prix qu’elle lui a imposé. Le numéro 92 a décroché la neuvième place, derrière un certain Seewer! Mais largement devant Prado, qui a fini treizième.
Jorge Prado a pris le holeshot de la seconde manche, mais cette fois-ci sa moto a calé, ou il a calé sa moto, dès le deuxième virage. Et le temps de redémarrer et de repartir, il était déjà seizième.
Gajser (numéro 243) n’a pas laissé passer cette occasion et il a pris le lead, comme dans la première manche, avec derrière lui cette fois-ci Renaux et Febvre. Le numéro 243 a bâti une avance de quelque onze secondes et tout indiquait qu’il allait franchir la ligne de finish sans stress, quand il a commis une petite erreur qui l’a fait chuter à quelques tours de la fin.
La Yamaha de Maxime Renaux s’est de ce fait retrouvée presque dans la roue arrière du champion en titre. Gajser a repris ses esprits et il a donné du gaz pour reprendre quelques mètres, sans perdre son calme. Il a remporté la manche, devant Renaux et Febvre.
Jeremy Seewer (numéro 91) a joué de malchance aussi dans cette seconde manche du Grand Prix de Turquie. Il est tombé de manière spectaculaire (high side) au premier virage, cette fois-ci sans que ce soit la faute d’un autre pilote. Et bien que plusieurs pilotes n’aient pas réussi à l’éviter et lui soient passés dessus, le numéro 91 est reparti au combat depuis la dernière place avec une détermination intacte et la même vitesse que s’il voulait gagner le GP de Turquie.
Jeremy a réussi à remonter les rangs et à se retrouver juste derrière Prado, qui cherchait lui aussi à récupérer le plus possible de places et donc de points. Prado a fini neuvième, derrière Coldenhoff, et Seewer dixième.
Valentin Guillod a malheureusement dû abandonner, une pierre étant venu casser son radiateur.
Gajser remporte ce Grand Prix de Turquie, devant Febvre et Renaux. Prado n’a plus « que » 57 points d’avance sur Febvre, alors qu’il reste encore deux Grand Prix, en Italie et en Grande Bretagne.
Everts s’impose en MX2
L’Allemand Simon Längenfelder (GasGas) a sorti le meilleur temps des essais chronos en MX2, et c’est aussi lui qui a pris le holeshot de la course qualificative samedi et qui l’a menée jusqu’au bout. Il a dû faire face dans les derniers tours à un Liam Everts (KTM) très en forme, qui avait pris du temps pour se défaire de Roan Van De Moosdijk (Husqvarna), également très en forme à ce Grand Prix de Turquie.
Le vice-champion en titre Jago Geerts (Yamaha) absent durant quelques GP cette saison en raison de blessures, a fini 4ème, devant Lucas Coenen (Husqvarna) et Kevin Horgmo (Kawasaki). Le leader du championnat Andrea Adamo (KTM) a terminé 11ème.
Dans la première manche dimanche, le holeshot a été pris par le Suédois Isak Gifting (GasGas), devant Geerts et Längenfelder. L’Allemand a pris plusieurs tours (jusqu’au huitième!) pour réussir à passer Geerts, et il a ensuite « chargé » Gifting, qu’il n’a pas facilement pu dépasser. Une première tentative a été contrée par le Suédois, qui a malgré tout fini par devoir s’avouer battu.
Geerts a lui aussi pu dépasser Gifting vers la fin, tout comme Everts et Van De Moosdijk. Adamo, lui, a fait un départ correct mais a commis une faute (chute) et n’a pas pu faire mieux que dixième. Lucas Coenen a lui aussi chuté et a dû abandonner, avec comme conséquence de ne pas pouvoir prendre part à la seconde manche, car il ne se sentait plus à 100%. Enfin Horgmo a connu une chute mais il a pu revenir à la sixième place, derrière Gifting.
Le holeshot de la manche deux est revenu à Van De Moosdijk, mais ce dernier a été battu par Liam Everts, qui aurait pu remporter cette manche s’il n’avait pas chuté, offrant la victoire à un Horgmo très pressant.
Van De Moosdijk a pris la troisième place, devant Geerts – qui a résisté jusqu’au bout à Adamo. Längenfelder a terminé sixième.
Liam Everts remporte donc ce GP de Turquie, devant Horgmo et Geerts. Adamo est toujours en tête, devant Everts et Geerts.
Le titre féminin pour Duncan
Il lui fallait juste quelques points à ce Grand Prix de Turquie, la finale du championnat mondial féminin (WMX), pour devenir championne. La Néo-zélandaise Courtney Duncan a fait bien mieux.
La pilote Kawasaki (numéro 151) a posté le meilleur temps des essais chronométrés, puis elle a pris les commandes de la première course WMX samedi.
Duncan ne les a plus lâchés et a fini avec plus de 10 secondes d’avance sur l’Allemande Larissa Papenmeier (Yamaha), de retour après avoir dû manquer le dernier GP en Hollande. La troisième place est revenue à Daniela Guillen (GasGas), la rivale de Duncan pour le titre.
Lotte Van Drunen (Kawasaki), troisième du championnat, a moins bien réussi son départ et elle a dû batailler pour remonter à la 5ème place, derrière Lynn Valk (Fantic). On rappelle que la Suissesse Virginie Germond (KTM) a dû renoncer à la fin de ce mondial féminin à cause d’une blessure.
Dans la course 2, dimanche, c’est Lynn Valk qui a pris l’avantage au départ et qui a remporté la course. Derrière, Duncan, troisième, a fini par dépasser Sara Andersen (KTM) pour le gain de la deuxième place, tandis que Papenmeier a fini 4ème, avec Van Drunen et Guillen septième, respectivement huitième.
Ces résultats ont donné le Grand Prix de Turquie à Courtney Duncan, ainsi que le titre, son quatrième. Papenmeier s’est hissé sur la troisième marche du podium, et Valk sur la deuxième. Guillen finit vice-championne, et Van Drunen troisième du championnat.
Pour les résultats complets (en anglais) de ce Grand Prix de Turquie, c’est par ici.
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