GP d'Indonésie

MotoGP – Martin leader samedi sur le circuit de Mandalika, et loser le jour d’après sur le même circuit

Le circuit de Mandalika, en Indonésie, était la prochaine étape du championnat mondial de vitesse (MotoGP, Moto2 et Moto3), après celle du Japon.

Jorge Martin (numéro 89), l’un des deux pilotes du team satellite Ducati Pramac, avait une réelle opportunité de prendre la tête du classement mondial provisoire en MotoGP, après ses victoires à Motegi (lire notre article). Il n’était en effet plus qu’à trois points du leader et champion en titre Francesco « Pecco » Bagnaia (Ducati).

Lors des essais du vendredi, Bagnaia s’est tout de suite trouvé en difficultés, et il n’a pas réussi à poster un temps lui permettant d’aller directement dans la séance qualificative Q2, qui attribue les places de départ des premières lignes sur la grille pour les deux courses MotoGP.

Il n’a pas non plus pu utiliser la séance de repêchage Q1 pour revenir dans la Q2, étant devancé par son coéquipier Enea Bastianini, qui faisait son retour après une blessure, et par le pilote du team Ducati indépendant Mooney VR46 Luca Marini, lui aussi de retour après une blessure.

Ce même Marini a obtenu une magnifique pole position en Q2, devant les deux officiels Aprilia Aleix Espargaro et Maverick Vinales. Et Jorge Martin a signé le sixième temps. Sept places devant Bagnaia, qui était 13ème sur la grille!

Marini a pris la tête au premier virage de la course Sprint, samedi, devant Maverick Vinales, tandis qu’Aleix Espargaro loupait son départ, et que Fabio Quartararo (Yamaha), 4ème sur la grille, prenait la troisième place, devant Brad Binder (KTM), qui était cinquième.

Puis Vinales a pris l’avantage sur Marini, un Marini dont on rappelle qu’il devait être shooté aux anti-douleurs pour supporter ce genre de course une semaine après s’être fracturé l’omoplate. L’octuple champion du monde Marc Marquez (Honda), qui venait d’annoncer qu’il partait la saison suivante dans le team Ducati satellite Gresini, et qui s’était classé huitième de la pole, derrière Fabio Di Giannantonio (Gresini, Ducati), a perdu l’adhérence dans les premiers tours et a dû abandonner.

Aleix Espargaro, en voulant passer Binder par la ligne intérieure, qui offrait moins d’adhérence, a perdu l’équilibre et il a balayé le pilote KTM. Le capitaine Aprilia n’a pas pu repartir, au contraire de Binder, mais ce dernier n’avait plus aucune perspective d’obtenir un point et il a fini dernier de la course Sprint.

Devant, c’est Jorge Martin qui a fait le spectacle, en se défaisant de Quartararo, puis de Marini, et pour finir de Vinales. Le pilote Aprilia semblait avoir de plus en plus de difficultés à faire tourner sa machine. Il a offert une belle résistance, mais n’a pas pu empêcher Marini de le repasser.

C’est ensuite le troisième du championnat, Marco Bezzecchi, le coéquipier de Marini, qui souffrait lui aussi d’une suite de fracture à l’omoplate subie lors d’un entraînement, et qui était remonté depuis la neuvième place, qui a tenté de briser la défense de Vinales. Il y est parvenu dans le dernier tour, ce qui a donné un podium Ducati avec Martin, Marini et Bezzecchi!

Bagnaia, lui, était resté coincé derrière son coéquipier Bastianini, en huitième position. Mais avec des chronos au tour qui étaient clairement inférieurs à ceux du trio de tête. Et il a donc perdu, avec ce résultat sur le circuit de Mandalika, la tête du championnat, au profit de Jorge Martin!

Le lendemain, Jorge Martin a pris l’un des meilleurs départs de sa carrière, probablement aidé un peu par la dernière mise à jour du dispositif d’abaissement de la moto mis au point par Ducati pour faciliter ce genre de départ.

Quoi qu’il en soit, le résultat est qu’il était en tête avant même de devoir freiner pour prendre le premier virage! Vinales est resté en deuxième place, mais c’est Fabio Quartararo qui a pris l’avantage sur Luca Marini. Et Bagnaia, lui, était déjà septième, puis bientôt huitième avant la fin du premier tour, prenant l’avantage sur Aleix Espargaro qui avait à nouveau foiré son départ.

Le champion du monde en titre a continué à progresser, plus lentement, mais tout aussi sûrement, durant la suite de la course.

Au quatrième tour, une manoeuvre de Brad Binder entre la Ducati de Marini et la Yamaha de Quartararo a fait tomber Luca Marini (numéro 10), qui n’a ainsi pas eu le loisir d’exécuter la pénalité Long Lap qui lui avait été infligée lors du Grand Prix d’Inde, juste avant le Japon. Le numéro 10, revenu sur la piste du circuit de Mandalika, a juste encore pu s’acquitter de cette pénalité, et il est rentré au box pour soigner son épaule douloureuse.

Binder, lui, a reçu lui aussi une pénalité Long Lap à l’issue de ce fait de course. Et Enea Bastianini, qui avait commis une erreur de trajectoire dans le premier tour et s’était vu relégué loin dans les rangs, avait lui aussi la même pénalité que Marini a exécuter, le résultat d’un manoeuvre jugée dangereuse de sa part au Grand Prix de Catalogne.

Devant, Martin faisait tout ce qu’il pouvait pour creuser l’écart sur Vinales, qui résistait mais n’arrivait pas à le rejoindre.

Et cela a permis à Bagnaia, qui avait un meilleur rythme que la veille, de rattraper Quartararo et de le passer, pour le gain de la troisième place. Aleix Espargaro a ensuite tenté de faire la même chose, mais il s’est fait reprendre par le Français, dont la Yamaha semblait mieux fonctionner sur ce circuit de Mandalika que sur les autres pistes de cette saison.

Espargaro a cependant insisté et a fini par passer, et Quartararo a encore perdu une place au profit de Binder, qui ne savait pas encore qu’il avait un Long Lap a exécuter.

Au huitième tour, Marc Marquez a perdu l’avant de sa Honda, la course se terminant pour lui en frustration, sur une piste où il avait gagné son dernier titre de champion du monde (en 2019)!

Brad Binder, après sa pénalité, était neuvième, derrière Miguel Oliveira (RNF Aprilia) et Marco Bezzecchi. Il a dépassé Oliveira par l’intérieur mais sa KTM est ce faisant entrée en contact avec l’Aprilia du Portugais, et Oliveira s’est vu pousser dans les graviers avec un aileron aérodynamique en moins, tandis de Binder perdait encore du temps.

Et pendant ce temps, Bagnaia revenait progressivement sur Vinales, emportant dans son sillage Aleix Espargaro, qui s’accrochait, dans l’espoir de reprendre la position.

A quinze tours de la fin, l’impensable, ou tout du moins l’inattendu, s’est produit. Jorge Martin, en pleine confiance, en a fait un peu trop avec son pneu avant « Soft » et il est tombé, alors qu’il avait une avance confortable sur Vinales.

De ce fait, Bagnaia, s’il arrivait à rester à la deuxième place, reprenait automatiquement la tête du championnat. Comme il avait plus de dix points d’avance à cette position. il pouvait même se permettre de perdre quelques positions.

Et quelques virages plus loin, Quartararo a repris la troisième place, tandis que Binder apprenait qu’il avait droit à une nouvelle pénalité pour sa manoeuvre sur Oliveira.

Bagnaia, qui s’était rapproché de Vinales, a pu le dépasser dans un virage à droite serré, à huit tours de la fin, alors que Quartararo établissait à son tour le meilleur tour en course et gagnait du terrain sur le duo de tête!

Bagnaia s’est imposé, infligeant ainsi le maximum de dégât à son adversaire pour le titre Jorge Martin. Maverick Vinales a tenu bon contre Quartararo, qui a pris la dernière marche du podium.

Fabio Di Giannantonio, qui n’a pour l’instant pas de guidon en MotoGP pour la saison 2023, a fini 4ème, un de ses meilleurs résultats dans la catégorie, devançant Marco Bezzecchi, qui a gagné son duel final contre Brad Binder, de près de 4 secondes.

On rappelle qu’Alex Marquez, le frère cadet de Marc, qui est aussi champion du monde Moto2 et qui est l’actuel coéquipier de Di Giannantonio, n’a pas pu prendre part à ce Grand Prix en raison d’une blessure.

Jack Miller (KTM), Enea Bastianini et Alex Rins (LCR Honda) ont fini devant Aleix Espargaro, en perdition en fin de course et qui a dû se contenter de la dixième position.

Joan Mir, le coéquipier de Marc Marquez, est tombé lui aussi, tout comme le Français Johann Zarco, le coéquipier de Jorge Martin.

« Pecco » Bagnaia a donc repris l’avantage dans la course au titre, et il devance Martin de 18 points. Bezzecchi reste à la troisième place, avec une bonne avance sur Brad Binder.

Pour les résultats complets MotoGP de ce Grand Prix d’Indonésie sur le circuit de Mandalika, c’est par ici.

Moto2: nouvelle victoire pour Pedro Acosta

C’est l’Espagnol Aron Canet (team Pons Wegow Los 40, châssis Kalex) qui a pris la pole sur le circuit de Mandalika dans la catégorie Moto2, devant son compatriote Manuel Gonzalez (Correos Prepago Yamaha VR46, Kalex) et le Tchèque Filip Salac (QJMotors Gresini Moto2, Kalex).

Petit rappel: tous les moteurs utilisés en mondial Moto2 sont identiques: des tricylindres fournis par le constructeur britannique Triumph.

Pedro Acosta (Red Bull KTM Ajo, Kalex), le leader du championnat, s’est qualifié 4ème sur la grille de départ, devant Fermin Aldeguer (Beta Tools Speedup, châssis Boscoscuro) et Somkiat Chantra (Idemitsu Honda Team Asia). Tony Arbolino (elf Marc VDS, Kalex), actuel deuxième du championnat, était seulement dixième sur la grille de départ.

Acosta a freiné plus tard au premier virage que tout le groupe de tête et il a pris les commandes de la course. Mais il a été contré très vite par Aron Canet. Les deux hommes ont échangé leurs positions encore durant quelques virages, puis Acosta a pris les choses en main et il a donné du gaz.

Canet n’a plus pu le rattraper, tandis que Fermin Aldeguer, par des dépassements qu’on peut sans hésiter qualifier d’agressifs, s’est hissé à la troisième place. Arbolino a fini sixième derrière Jake Dixon et Manuel Gonzalez.

Cette nouvelle victoire ne fait que consolider un peu plus (65 points) la première place d’Acosta au classement général. Un Acosta dont on sait déjà qu’il montera en MotoGP la saison prochaine, au sein du team officiel GasGas (et donc en restant dans le giron KTM).

Pour les résultats complets Moto2 de ce Grand Prix d’Indonésie sur le circuit de Mandalika, c’est par ici.

Premier succès de Diogo Moreira cette saison en Moto3

Des trois premiers actuels du championnat mondial Moto3, seul Jaume Masia (Leopard, Honda) a pu se qualifier aux avant-postes, avec la deuxième place.

Ayumu Sasaki (Liqui Moly Intact, Husqvarna), qui avait juste quelques points de retard sur Masia, n’a pas pu faire mieux que le onzième temps, tandis que Daniel Holgado (Red Bull KTM Tech3), troisième à quelques points de Sasaki, s’est classé septième sur la grille.

La pole est revenue au Brésilien Diogo Moreira (MT Helmets MSI, KTM), et le troisième temps a été signé par David Alonso (GasGas Aspar).

Lors du tour de reconnaissance, Sasaki est tombé. Son team a juste réussi à remettre sa moto en place sur la grille à temps pour le départ.

Moreira a pris le lead au premier virage, mais, comme souvent en Moto3, un groupe compact de cinq à sept pilotes a bataillé ferme durant toute la course pour se trouver devant et garder des chances de décrocher un podium ou même la victoire.

Holgado, très en verve, a mené la course pendant plusieurs tours, mais il a reçu une première pénalité Long Lap pour avoir pris un « raccourci » en dehors de la piste. Il est revenu à la force du poignet dans le top 5, puis a à nouveau commis une faute, qui lui a valu une nouvelle pénalité. Pénalité qu’il n’a pas observée. Il a franchi la ligne de finish en dixième position, et a donc été relégué à la 14ème place.

Colin Veijer, le coéquipier de Sasaki, 4ème sur la grille de départ, a fait le spectacle à plusieurs reprises en se battant pour la deuxième, la troisième, la quatrième ou la cinquième places.

Masia est resté dans ce groupe, mais il a été « bousculé » dans le dernier tour du circuit de Mandalika par Holgado et il a fini sixième. C’est Moreira qui l’a emporté, sa première victoire de la saison, devant David Alonso et David Munoz (BOE Motorsports, KTM).

Veijer a fini 4ème, devant Jose Rueda (Red Bull KTM Ajo). Masia est à présent bien installé au sommet de la hiérarchie, avec seize points d’avance sur Sasaki (qui a fini 18ème), et ce dernier en a juste un de bon sur Holgado.

On note en passant qu’il y avait un pilote suisse dans cette course Moto3, le jeune Noah Dettwiler, protégé de l’ancien champion du monde 125, le Suisse Tom Lüthi. Il courait exceptionnellement comme pilote remplaçant du team CIP Green, team au sein duquel il va passer les deux années à venir. Et il a fini dernier (26ème). Petite anecdote: Noah arborait le numéro 12. Le même que celui de son mentor!

Pour les résultats complets Moto3 de ce Grand Prix d’Indonésie sur le circuit de Mandalika, c’est par ici.