Essai – La nouvelle Moto Guzzi V100 Mandello S, une sport-GT originale et efficace
Nous avons testé durant deux semaines le dernier Sport GT de la gamme Moto Guzzi. L’essai, sur route Suisse, s’est déroulé au quotidien et par tout les temps. Cette nouvelle V100 Mandello S apporte, en plus d’un refroidissement liquide, une compétitivité accrue dans le domaine des Crossover puisqu’elle ajoute à son palmarès des suspensions semi-actives. En attaque dans les courbe comme déplacement urbain, cette nouvelle V100 n’a rien à envier à la conccurence.
Bien que la marque Moto Guzzi soit riche d’une histoire et d’un héritage important, et qu’elle soit surtout connue des fans, elle n’a de cesse d’évoluer et sait demeurer compétitive en proposant des motos qui offrent chaque année de plus en plus de technologie. C’est le cas du modèle que nous avons testé (durant deux semaines, et en Suisse), la nouvelle V100 Mandello S.
Il s’agit d’un roadster présenté comme à la fois sportif et fait pour le voyage, et très bien équipé (lire notre article de présentation).
C’est également la toute première moto de la firme avec un moteur à refroidissement liquide.
Au premier regard, on s’interroge, autant esthétiquement que techniquement, et on a de la peine à attribuer une case à cette V100 Mandello S. En-dehors de la fiche technique, on ne sait en fait pas vraiment s’il s’agit d’un trail routier, d’un roadster, d’une sorte de Café Racer ni rétro ni moderne, d’une sport-GT …
On trouve effectivement un guidon haut, une longue selle qui part presque du milieu du réservoir et va jusqu’au poste passager, des cale-pieds situés plutôt bas ainsi qu’une bulle réglable électroniquement. Et quand on commence à s’intéresser aux détails, on voit que la moto est équipée de poignées chauffantes, de suspensions semi-actives (si, si) et d’un régulateur de vitesse. Mais qu’est-ce donc que cet OVNI?
Un look atypique
Bien que son look surprenne par son originalité, certains signes ne trompent pas. Le V-Twin transversal, le mono-bras et la transmission par cardan … même sans apercevoir l’aigle à l’effigie de la marque italienne, on comprend rapidement que c’est une Moto Guzzi. C’est un premier point qui est clair.
Reste à voir comment cataloguer cette machine.
Difficile de savoir à quoi comparer la silhouette de la nouvelle V100. La comparaison qui nous apparaît la plus probable est celle qui la met en rapport avec le logo de la marque sportive Nike!
À l’avant, une fine tête de fourche rejoint les carénages latéraux et le réservoir, le tout en une seule pièce.
L’optique en forme d’aigle aux ailes déployées affiche un feu de jour qui reprend la forme du logo de la firme. Le tout est en LED.
De plus, le feu avant est équipé de multiples éclairages qui se dirigent sur les côtés de la route et qui s’enclenchent de plus en plus au fur et à mesure que la moto penche, le tout est piloté par la centrale inertielle dont la moto est équipée. Moto Guzzi se met sur cette V100 Mandello S aux phares de virage!
Sur le haut de la tête de fourche, une longue bulle, réglable d’une simple touche sur le commodo de gauche, vient coiffer l’ensemble et fait partie intégrante du design.
Sous la tête de fourche se prolonge la magnifique fourche couleur dorée qui termine sur deux étriers Brembo à doubles pistons radiaux, dont la puissance d’arrêt semble importante. On aperçoit là que la moto est équipée de jantes de 17’’ à cinq bâtons disposés en forme d’«Y».
Ajoutez des débattements de suspensions de 130 mm à l’avant et à l’arrière, et on voit en définitive qu’on a affaire à un roadster plus haut que la moyenne, qui devrait offrir de bonnes capacités sportives sur la route, et qui est suffisamment confortable et bien équipé de base pour faire du touring.
Le carénage s’arrête là où le moteur, qui est porteur du cadre, apparaît. Très caractéristique de la marque, le V2 transversal se montre de manière plutôt discrète derrière le radiateur. Il est très bien intégré visuellement dans le reste de la moto.
Ses cylindres sont chapeautés de cache-soupapes en magnésium dont une partie en plastique affiche la marque.
Bien que les cylindres participent à leur manière à la protection des jambes du pilote contre le vent et les intempéries, il se peut qu’on s’y cogne la rotule par mégarde. Deux collecteurs d’échappements serpentent jusqu’à se rejoindre au niveau de la marmite, en dessous de la moto.
Au-dessus, le large réservoir de 17 litres de capacité, permettant une autonomie proche des 350 km, s’étend entre le pilote, les carénages et le tableau de bord. La beauté du design de cette moto réside en partie dans ce réservoir qui, d’une seule et même ligne, réunit toutes les parties avant de la moto.
Sur les côtés de ce dernier se trouve deux ailerons creusés qui servent de déflecteurs pour le vent et la pluie. Ils s’activent soit manuellement, soit automatiquement selon le paramétrage choisi.
La moto s’étend ensuite finement jusqu’aux feux arrières en forme de double cercle. De chaque côté, sous la selle du passager, se trouvent les attaches pour les valises latérales que Moto Guzzi propose pour ce modèle.
On retrouve les deux autres attaches sur le support de plaque qui fait aussi office de pare-boue. Le fait que la moto soit d’origine pourvue d’attaches à valises permet d’éviter des frais d’installation supplémentaires lors d’achat de ces dernières.
Mais cela laisse également supposer que le client n’a pas le libre choix du modèle de valise qu’il souhaite installer ainsi qu’une impossibilité de changer le support de plaque s’il le juge peu esthétique.
Pour finir le tour du propriétaire, un mono-bras qui s’étend sur une transmission par cardan vient rajouter une touche authentique à la moto. Bien pensée, la sortie d’échappement n’est pas trop présente et ne gâche que peu la vue sur la belle jante arrière de la V100.
Une moto qui vous accompagne au quotidien
Alors on enjambe la bête. On s’installe sur la longue selle qui nous place à seulement 815 mm du sol, ce qui laisse penser que la majorité des pilotes peuvent être sereinement installés sur cet engin.
Il est cependant possible d’équiper ce modèle avec une selle basse qui nous amène à 800 mm de hauteur ou, au contraire, une selle haute qui nous amène cette fois à 835 mm du sol.
Petit bonus: les selles confort sont chauffantes! On déplore tout de même un petit manque de souplesse sur la selle d’origine.
On saisit le guidon de la V100 Mandello des deux mains et on remarque tout de suite que la position est très droite. Le guidon haut et la selle plutôt basse créent une assise parfaite.
On enclenche le contact et on admire la belle animation qui s’affiche sur l’écran TFT couleur de 5’’. L’affichage est très lisible. Toutes les informations pertinentes sont visibles sans avoir à accéder à un quelconque menu.
Cette V100 Mandello S propose quatre modes de conduite avec réglage d’usine, qui sont malgré tout entièrement paramétrables depuis la console.
Comme pour la plupart des motos modernes, les modes de conduite influent sur la réponse aux gaz, le niveau d’intervention des assistances et le réglage des suspensions. Car oui, on l’a déjà dit, cette version S est équipée de suspensions Öhlins semi-actives! On peut même définir si on souhaite que les déflecteurs s’ouvrent ou non et à quelle vitesse.
Parmi ces quatre modes, le mode Road correspond au mode standard, avec une réponse moyenne du moteur à la poignée des gaz, un degré d’intervention des assistances et un réglage de suspensions plutôt routier.
Le mode Touring est conçu pour les longs trajets. Il est similaire au mode Road dans son ensemble mais avec un réglage des suspensions plus «soft» pour optimiser le confort sur l’autoroute ainsi qu’une ouverture des déflecteurs plus tardive (100 km/h, contre 60 km/h en mode road).
Le mode Rain est là pour faire face aux intempéries. Dans ce mode, le moteur est plus doux et les assistances interviennent plus tôt. Les déflecteurs sont ouverts en permanence.
Et pour finir, il y a le mode Sport: un minimum d’assistance, des suspensions plus rigides, les déflecteurs clos et le plein potentiel du moteur (là, on discute !). Car oui, cette moto offre un honorable ratio puissance/couple avec 115 ch pour 105 Nm de couple.
On enclenche le démarreur et le plaisir commence. Le V-Twin transversal s’éveille dans un tumulte mélodieux dont l’inertie fait valser l’ensemble de la moto.
La première fois que l’on conduit ce type d’engin, on est impressionné par le mouvement que crée ce type de moteur sur l’ensemble du châssis. À l’arrêt, chaque coup de gaz fait bouger la moto! Mouvements qui ne se ressentent plus dès le bolide en marche.
On prend nos premiers tours de roues et l’on comprend qu’on est assis sur une GT sportive surélevée. La V100 Mandello S est à mi-chemin entre un roadster confortable et un trail routier.
La moto s’apprivoise très facilement. À peine installé et on est comme à la maison. La conduite est très intuitive.
Le moteur répond bien à la poignée des gaz, l’embrayage est souple. Et ça braque! Avec la selle creusée à 815 mm du sol, je n’ai aucun mal, du haut de mes 1m78, à poser les deux pieds au sol.
Le quickshifter de série est facile d’utilisation bien que la boîte tape un peu lorsque l’on monte les rapports.
Il faut dire que le gros mono-bras brut avec son cardan a tendance à accentuer cette impression de mettre à mal la boîte à vitesses. Une habitude à prendre.
En conduite urbaine, la moto est d’une facilité déconcertante. Bien équilibrée et stable, on prend presque du plaisir à rouler au pas.
Étonnamment, l’embrayage de la V100 Mandello S entraîne avec douceur le cardan qui, à son tour, pousse la machine avec enthousiasme. Sa nature maniable incite le pilote à vouloir se faufiler par les petits chemins. Le moteur exprime un ronronnement agréable et bien présent, mais qui ne mettras pas à mal les oreilles des spectateurs.
Sorti de la ville et arrivé en campagne, on tente de découvrir la sportivité dont peut faire preuve l’engin. Et je dois dire que je ne suis pas déçu! En mode Sport, la poignée des gaz fait preuve d’une grande précision, malgré la transmission par cardan.
Le freinage à l’avant est plutôt puissant, l’arrière accompagne bien l’écrasement du véhicule et le tout est très stable. Curieux de voir si une quelconque inertie se ressent lors des courbes, j’entame une série de virages continus.
Je m’aperçois agréablement que la moto tient très bien la route, chaussée de Pirelli Angel GT II, des pneus plutôt routiers. Je m’efforce de trouver un point d’inclinaison qui me ferait ressentir le poids du cardan ou l’inertie délivrée par le gros V-Twin sortant du cadre, mais rien n’y fait!
La moto est bien équilibrée et le poids des organes externes au cadre est quasi imperceptible. On peut toutefois ressentir une très légère retenue lors d’un redressement brutal pour, par exemple, enchaîner deux virages rapidement en balançant la moto d’un angle à l’autre, mais mes modestes compétences de pilote ne m’ont pas permis de trouver un point critique.
On remarque, quand on joue un peu avec la V100 Mandello S, et selon le réglage de la suspension (souvent lors d’un usage sportif en mode Touring), un effet de décompression plutôt important au moment d’un freinage appuyé suivi d’une forte accélération.
Cet effet disparait si la moto est réglée sur le mode Sport, les suspensions rigidifiées absorbant le phénomène.
Fini de faire mumuse dans les vignes, on prend l’autoroute! Avec ses qualités de Sport GT, cette V100 Mandello S propose des attraits plutôt intéressants pour consommer du kilomètre.
En mode Touring, protégé par les déflecteurs en position haute, des suspensions souples, il ne nous reste qu’à régler la bulle en hauteur. Curieusement, pour une moto à la forme si particulière et proposant peu de boucliers, elle protège convenablement son pilote du vent et des intempéries.
Avec un réservoir de 17 l, un régulateur de vitesse et la connectivité complète (y compris pour la navigation GPS) avec les smartphones, nous voilà prêts pour enchaîner les étapes.
Le seul point faible est selon nous la selle d’origine, qui manque de confort pour les petites fesses comme les miennes. Aussi, nous nous sommes aperçu de la présence de quelques résidus d’humidité sous la selle après lavage au Kärcher.
Pour le reste, on est bien! La position du guidon permet à nos bras de se reposer dans une position quasi-parallèle à la moto. Les repose-pieds sont suffisamment bas pour que les jambes ne soient pas trop repliées et suffisamment haut pour ne pas frotter à chaque courbe.
Si la température chute, on peut compter sur les poignées chauffantes pour tempérer nos petites mimines.
Pour résumer
Vous l’aurez compris, cette Moto Guzzi V100 Mandello intrigue peut-être par son look, mais ne manque pas d’options ni de sportivité. Elle propose une polyvalence tout à fait correcte sur bien des aspects et saura vous mener à bon port.
Avec la technologie apportée par la firme italienne sur cette Sport GT, elle se classe sans sourciller dans la catégorie des Yamaha Tracer 9 GT ou encore Kawasaki Versys 1000/Ninja 1000 SX.
La moto est d’ores et déjà disponible à l’achat et son prix s’élève à 18990 frs (pour la S), ce qui est légèrement plus élevé que la concurrence sur un ratio de qualité/prix. Mais elle saura trouver son public sans difficulté, car elle se distingue par son look original et elle offre tous les outils nécessaires et attendus pour le client type.
Deux autres déclinaisons sont proposées. La version standard dépourvue de suspensions semi-actives est au prix de 16390 frs. Et c’est 17990 frs pour l’édition limitée « Aviazone Navale » de la V100 Mandello, qui propose un coloris unique et est dépourvue des suspensions électroniques.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site web suisse de Moto Guzzi, ou vous adressez directement à nos partenaires de l’Annuaire suisse des pros de la moto: Moto Furia à Lausanne, Genève Moto Center à Genève, GCO Motors/WTS à Aubonne (VD) et No Name Motorcycles à Bevaix (NE).
Pour avoir essayé les 2 versions , mon avis serai plus mitigé.Pourtant, je l attendais avec impatience cette moto et elle m aurait bien fait craquer….Mais autant je ne m etendrais pas sur les qualités de son look, de la finition et de son motteur, il y a un defaut majeur qui a freiné mes ardeurs.Tant que l on roule sur un billard tout va bien par contre des qu on prends une route un peu defonçee( et dieu sait s il y en a chez nous en france)la moto se desuni completement et a moins de risquer le tassement de vertebres, on rend vite la main d autant que la moto saute de bosses en bosses sans aucune précisions….Dommage, par contre si la Stelvio corrige tout ça, alors la ça deviendra vraiment tentant…..
Sympa, mais petite copie de la R1250RS BMW… Avec pour la BM, bien au dessus…, tant en confort, couple, cylindrée etc…
Vous dites « la connectivité complète (y compris pour la navigation GPS) avec les smartphones, nous voilà prêts pour enchaîner les étapes. ».
Est-ce vous avez testé la connectivité et le GPS car pour ma part, sur ma V100 Mandello S, je n’ai pas du tout réussi à faire fonctionner le GPS, et la connectivité n’est pas vraiment utilisable (aucune information concernant l’utilisation du GPS dans la documentation).