Rallye-raid

Rallye-raid – L’Américain Ricky Brabec une nouvelle fois roi du Dakar en Arabie saoudite

Le pilote Honda Ricky Brabec a été le premier vainqueur du Dakar lorsque celui-ci a quitté l’Amérique du Sud pour établir ses quartiers dans la péninsule arabique, en 2020. Et c’était aussi le premier à donner la victoire à Honda depuis la fin de l’ère historique en Afrique et celle qui a suivi en Amérique du Sud.

Mais Ricky Brabec vient d’ajouter une nouvelle victoire au Dakar à son palmarès, en terminant au premier rang l’édition 2024 de ce qui est sans conteste le plus long et le plus difficile des rallyes-raids sur la planète. Il devance Ross Branch, un pilote botswanais qui s’est pas mal fait remarquer ces dernières années, et qui roulait au sein du team officiel Hero Motorsports, pour donc le géant indien du deux-roues motorisé Hero.

Au terme de la douzième et dernière étape du rallye, une boucle de 328 km autour de la ville de bord de Mer Rouge Yanbu, Brabec l’Américain, arrivé septième, avait une avance de près de onze minutes sur Branch l’Africain, qui lui a franchi la ligne d’arrivée en neuvième position.

C’est par contre l’Argentin Kevin Benavides, vainqueur du Dakar en 2021 avec Honda, puis à nouveau l’an passé, mais cette fois-ci avec KTM (lire notre article), qui a remporté l’étape numéro 12, devant son coéquipier Toby Price (lui aussi deux fois victorieux – en 2016 et 2019 en Amérique du Sud) et Luciano Benavides (Husqvarna), le frère cadet de Kevin, qui vient de remporter en 2023 le titre du championnat du monde de rallye-raid moto.

Fort logiquement, Brabec et Branch ont fait ce qu’il fallait pour ne pas risquer qui la victoire finale, qui son premier podium au Dakar, et pour assurer d’arriver au bout de cette épreuve épuisante qui les a vu traverser l’Arabie saoudite de long en large et en travers, sur quelque 7900 km. Dont tout de même 4727 de spéciales chronométrées où la vitesse compte, en plus de la navigation.

Le tournant de cette édition 2024 du Dakar a été l’étape 6, autour de Shubaytah, dans l’Empty Quarter, la région du pays la plus désertique. Et aussi l’étape la plus longue, tant en distance (quelque 800 km) qu’en temps, avec bien deux jours pour une seule étape, interrompue à 16h à la fin du premier jour pour que les pilotes puissent dormir sous tente, sans assistance, avant de reprendre leur course le lendemain.

Jusque là troisième du classement provisoire et très solide sur chacune des cinq étapes précédentes, Ricky Brabec a confirmé qu’il était à l’aise dans les dunes lors de cette étape marathon de 48 heures, remportée par son coéquipier français Adrien Van Beveren, lui aussi spécialiste du sable, devant l’Australien Toby Price (KTM). Il est arrivé troisième, à un peu plus de 5 minutes de Van Beveren.

José Ignacio Cornejo Florimo (di Nacho Cornejo), un autre pilote Honda officiel, qui était aussi dans le trio de tête du classement général provisoire avant cette sixième étape, a perdu un peu de temps, tout comme Ross Branch. Et Brabec s’est retrouvé en tête du rallye, mais avec son rival Hero à moins d’une minute.

La tactique a ensuite été de faire tout ce qui était possible pour augmenter progressivement cette avance sans prendre de risque inconsidéré. Et cela a réussi à Brabec, qui s’est classé cinquième de l’étape suivante, puis septième de l’étape 8, avant d’attaquer un peu plus dans l’étape 9 (deuxième), et de jouer son va-tout dans la dixième, qu’il a remportée.

A ce stade, il avait dix minutes d’avance sur Ross Branch. Et il a pu conserver cette avance jusqu’au bout du rallye, malgré une seconde vitoire du pilote Hero, dans l’étape 11. Mieux, lui et ses coéquipier ont même pu jouer groupé, avec Van Beveren qui talonnait Branch, et ses deux autres coéquipiers, Nacho Cornejo (trois victoires d’étapes) et Pablo Quintanilla (une victoire), plus en course pour la victoire ou le podium final, qui donnaient des coups de main.

Branch a quant à lui été presque aussi régulier que Brabec, mais juste un peu moins rapide dans l’ensemble. Il a tout de même emporté deux étapes, et c’est la première fois de sa jeune carrière qu’il termine sur le podium du Dakar!

Les deux derniers membres de l’armada Honda officielle cette année, Skyler Howes et le jeune Tosha Schareina, ont quant à eux été contraints à l’abandon (prologue pour Schareina et étape 6  pour Howes).

Ils n’ont pas été les seuls. Le Britannique Sam Sunderland, vainqueur en 2022 sur une GasGas officielle, s’est blessé lors de l’étape 3, alors qu’il occupait la position du rallye. Cette même étape a vu l’abandon de Sebastian Bühler, l’un des trois pilotes de pointe du team Hero officiel. Et le troisième, l’Espagnol Joan Barreda Bort, qui venait de rejoindre le constructeur indien après une longue carrière chez Honda, a lui dû jeter l’éponge lors de la difficile sixième étape.

Parmi les abandons, on citera encore le pus expérimenté des pilotes Sherco, Lorenzo Santolino, le prometteur Mason Klein, qui courait cette année sur une machine du constructeur chinois Kove et au sein d’un team privé, et pour finir Rui Gonçalves, lui aussi chez Sherco – à la onzième étape!

Toujours dans la catégorie Rally GP, le sommet de la pyramide sportive, Kevin Benavides, auteur de deux victoires d’étape cette année, finit quatrième du rallye, à plus de vingt minutes de Van Beveren. L’autre pilote KTM officiel Toby Price, le suit à un peu moins de dix minutes.

Viennent ensuite Nacho Cornejo, Luciano Benavides, le deuxième pilote GasGas Daniel Sanders, et les deux pilotes des teams indépendants Slovnaft Rally et Orion Moto Racing Group, Stefan Svitko (KTM Rally Replica) et Martin Michek (idem). Quintanilla, dix-septième, est à plus de 5h30 en temps cumulé de Ricky Brabec!

Le meilleur pilote dans la catégorie Rally 2 est l’Indien Harith Noah, coéquipier de Santolino chez Sherco, et il finit le Dakar à la onzième position, avec 2h54 min de retard sur le même Ricky Brabec.

Le podium Rally2 est complété par Romain Dumontier, 12ème, et Bradlex Cox, 13ème. Le premier sur une Husqvarna Rally Replica, le second sur une KTM Rally Replica. On précise que les Husqvarna et les GasGas, construite par des marques appartenant au même groupe que KTM, sont en définitive des KTM avec un autre nom!

Le Dakar 2024 compte comme première épreuve du championnat mondial de rallye-raid. Tous les engagés en Arabie saoudite ne prennent pas part à ce championnat. Mais parmi ceux qui le feront, les trois premiers du classement général à Yanbu seront des protagonistes plus que sérieux.

Pour être aussi complet que possible, il faut saluer l’excellente course de Tobias Ebster, un jeune Autrichien qui a vécu son premier Dakar, qui se classe 20ème sur sa KTM Replica, et premier de la catégorie Original by Motul – anciennement Moto Malle, le rallye sans assistance. Ou plutôt en faisant soi-même sa propre assistance! Tobias n’est autre que le neveu du célèbre Heinz Kinigadner, as du motocross et de l’enduro, qui a failli remporter le Dakar en 1994.

Et sur une note moins positive, il faut malheureusement déplorer le décès d’un pilote, l’Espagnol Carles Falcon, lourdement tombé lors de l’étape 2, rapatrié dans son pays, et qui a succombé plusieurs jours plus tard à ses blessures. Nos pensées vont bien évidemment à sa famille, à ses amis et à ses proches.

Pour en savoir plus, vous pouvez notamment consulter le site web du Dakar.