Nouveau – Les Olivier S222, des motos électriques conçues et assemblées en Suisse
A Orbe, « Riky » Olivier a poursuivi son idée jusqu’au bout: créer une moto électrique avec une boîte de vitesses, homologuée pour rouler sur route. Et au bout de beaucoup de tasses de café et de nuit blanches, son projet a abouti sous la forme d’une machine commercialisée en petite série.
Plus de 6200 tasses de café et 220 nuits blanches. C’est ce qu’il a fallu au Vaudois Cyrille Olivier, alias « Riky », automaticien et mécatronicien auto de formation, propriétaire d’un garage-atelier de customisation à Orbe VD, pour créer sa propre marque de motos électriques avec boîte de vitesses. Et qui sont homologuées pour un usage routier en Suisse!
Ces motos, il les assemble et vend lui-même. Et tant le moteur que les batteries sont le fruit d’un projet maison!
Le site web de la société «Olivier Motor Co» mentionne aussi 4 brevets et 2190 jours de développement. Et encore, ces chiffres datent de 2022. Depuis lors, «Olivier» a encore dû changer de cadre pour ses motos et redévelopper son groupe motopropulseur et ses batteries.
L’idée d’une moto électrique avec une boîte de vitesses lui serait venue en 2018, alors qu’il se retrouvait à nouveau face à la nécessité de réparer le moteur 2-temps de la 50 cm3 de son fils.
«L’ensemble boîte-moteur de sa moto était posé un peu par hasard sur mon établi à côté d’un moteur électrique brushless», se souvient-il. Quelques centaines de croquis et de prises de tête plus tard, il a devant lui une moto électrique fonctionnelle, avec un moteur de kart, un calculateur repris d’un vélo et plusieurs batteries de vélos assemblées pour former une seule unité.
Il s’est dit que, tant qu’à avoir fourni tout ce travail, autant pouvoir rouler avec cet engin sur la route, et donc trouver un moyen de l’homologuer. Les règles suisses disent que le châssis doit être de la même génération que le groupe propulseur, et Riky s’est mis en quête d’un cadre existant pouvant être assemblé à son moteur et à ses batteries.
Son choix s’est porté sur l’un de ceux utilisés par la petite marque portugaise AJP. Durant toute cette aventure technique, le Vaudois a bénéficié d’un petit coup de pouce d’un groupe d’ingénieurs (The Countdown Company) qui avaient leurs bureaux provisoires non loin de son box.
Puis en 2022, alors que tout semblait prêt pour une commercialisation, les cadres AJP, soudainement, du fait notamment de la guerre en Ukraine, n’étaient plus disponibles. Riky ne s’est laissé décourager qu’un court moment, puis il s’est remis en quête d’un cadre compatible, pouvant être livré en Suisse en un nombre d’exemplaires suffisants.
Il a trouvé ce qu’il lui fallait, des cadres faits en Asie, sur base Honda CRF. Le moteur, refroidi par eau, est produit en France, les éléments des batteries aussi.
La boucle de cadre arrière, le carter du moteur et de boîte, ainsi que les carters contenant les batteries, sont taillés dans la masse par une machine numérique, à Orbe. Une partie des caches en plastique sont sur mesure.
Et voici donc, dès cette année, les Olivier S222, produites à la demande, assemblées dans l’atelier vaudois de Riky, et livrées avec un chargeur embarqué de 3,3 kW!
Il en existe deux variantes: une enduro/cross, et une supermoto qui, en plus d’avoir des roues différentes, arbore des habillages en plastique spécifiques – elle peut aussi recevoir des freins plus puissants.
Vraiment beaucoup de couple
Les caractéristiques techniques de ces motos sont particulières, sur un segment de marché qui pour l’instant compte peu de concurrentes (lire par exemple notre essai de la Stark Varg). Le rapport poids-couple est ainsi unique: 125 kilos pour 1170 Nm. A la roue arrière!
Si la puissance maximale arrive à 35 kW, la puissance légale nominale est de 11 kW, et plusieurs modes de puissance sont disponibles, ce qui permet d’adapter la machine au niveau de pilotage de son acheteur. Et à son permis de conduire.
L’autonomie déclarée est de 130 km, et la vitesse maxi effleure et même dépasse les 140 km/h. La recharge s’effectue par le biais d’une prise de courant normale ou d’une borne de recharge publique.
Les suspensions sont des éléments Fastace réglables, fiables et efficaces, et les étriers de freins viennent de Nissin ou (option sur la Supermoto) de Motomaster. L’interface est – pour l’instant – confiée à un petit écran digital accroché au guidon.
Quant au prix, il tourne autour des 16000 frs, selon modèle choisi et l’équipement, ce qui est peut-être un peu élevé dans l’absolu, mais reflète en fait fort logiquement le très haut niveau de finitions et le fait que ces motos soient produites en petites séries.
Pour en savoir plus, vous pouvez bien sûr consulter le site web de la société Olivier Motor Co. Ou passer à l’atelier de Riky, au chemin du Passon 2 (Box 23), à Orbe!
