Actu

La Suisse va bientôt changer la loi des « 25 kW » et s’aligner sur l’Europe

L’Office fédéral des routes (OFROU) annonce sur son site web avoir ouvert aujourd’hui une consultation relative à l’adaptation de diverses ordonnances. Une des modifications porte sur l’augmentation de la puissance maximale applicable à la catégorie de motocycles «A limitée», autrement dit pour les jeunes pilotes.

Il est prévu de relever de 25 à 35 kW la puissance maximale pour la catégorie de motocycles «A limitée». Cette adaptation à la réglementation de l’Union européenne (permis de conduire de la catégorie A2) est devenue nécessaire selon l’OFROU, car les fabricants de motocycles ne produisent plus que des modèles d’entrée de gamme de 35 kW, si bien qu’il est devenu impossible de trouver un motocycle neuf limité à 25 kW et que les motocyclistes suisses se retrouvent défavorisés par rapport à ceux de l’Union européenne. Certes, les importateurs de motocycles limités à 35 kW pourraient en abaisser la puissance, comme certains le font déjà aujourd’hui, mais cette mesure envisageable sur le plan technique deviendrait illicite sous l’angle juridique, car contraire à la future législation anti-modification européenne.

Un tel changement permettrai à certains importateurs, comme Fibag pour Kawasaki ou Hostettler pour Yamaha, de laisser tomber le bridage spécial suisse sur certains modèles. C’est le cas de la Kawasaki Z 300 (et de sa soeur Ninja 300), dont la version d’origine est un peu trop puissante, et qui n’est vendue en Suisse que sous une forme amoindrie. C’est aussi le cas de la Yamaha R3, que l’on peut obtenir dans les deux versions.

Pour 2016?
L’OFROU ne donne pas plus de précision, mais Roland Müntener, directeur de Passionemoto, l’importateur suisse de la marque Moto Guzzi, par ailleurs président de Motosuisse et représentant de la branche des deux roues motorisés dans les groupes de travail fédéraux qui ont planché sur cette question des  permis européens, en apporte. « Cette nouvelle mesure est actuellement en train d’être examinée par les cantons, par les services cantonaux des automobiles et véhicules à moteur, et par les différentes polices de Suisse. Si tout va bien, elle entrerait en vigueur le premier janvier 2016.  Cela permettrait comme effet secondaire de ne plus devoir dépenser des dizaines de milliers de francs de la part des importateurs juste pour homologuer une version suisse limitée. Et on voit qu’en Allemagne, pays qui a introduit ce permis limité en 2013, il n’y a pas plus d’accidents. Mais ce n’est pas encore gagné. »

Il fait allusion au fait que le Bureau suisse de prévention des accidents (BPA) va lui aussi s’exprimer. « Jusqu’ici, dans nos discussions, ils ont toujours défendu l’idée que si on permettait d’avoir une puissance plus élevée, il faudrait relever l’âge minimal pour accéder à ce permis A limité, de 18 ans aujourd’hui à 20, voire même 22 ans. » Une idée qui hérisse les importateurs . « Les motos sont tout aussi sûres que ce soit avec 25 ou 35 kW, continue Roland Müntener. La plupart ont déjà l’ABS, qui deviendra de toutes façons obligatoire en Europe d’ici très peu de temps. »

Selon l’OFROU, les modifications mis en consultation ne reprendraient pas une particularité de la législation européenne: le fait que seuls peuvent être bridés les véhicules dont la puissance d’origine ne dépasse pas le double de la puissance une fois bridé. Soit une limite d’environ 70 kW (94 chevaux).

Par Claude Bovey et Jérôme Ducret/Photos Kawasaki/LDD