Essai – La Triumph Speed Twin 1200, pleine d’énergie!

Publié le 2 décembre 2024 par Charles Donzé dit Carlito.

Photos: Triumph Motorcycle.

Test Triumph

Essai – La Triumph Speed Twin 1200, pleine d’énergie!

Confiant en son modèle Speed Twin 1200, Triumph n’hésite pas à lui apporter son lot de mises à jour pour 2025, avec notamment un version RS qui vient coiffer la gamme avec une belle dose de sportivité. Nous avons pu essayer cette nouvelle variante, sur les routes de Majorque rendues glissantes par la saison, et comparer avec la version standard.

Chez Triumph, les motos de la gamme Modern Classics, dont font partie les Speed Twin 1200, sont un cheval de bataille depuis des années. Et ce n’est pas à tort! La gamme est riche et variée, et chacun des modèles a des avantages concurrentiels incontestables. La marque d’Hinckley nous a justement conviés convie sur l’île espagnole de Majorque, pour l’essai de sa nouvelle Speed Twin 1200.

Confiant en son modèle Speed Twin 1200, Triumph n’hésite pas à lui apporter son lot de mises à jour. Et en plus de ces mises à jour 2025, il y a une nouvelle version RS qui vient coiffer la gamme avec une belle dose de sportivité. Nous aurions eu tendance à nous contenter du modèle et de la version précédents, mais Triumph insiste sur les détails améliorant tout en finesse les capacités et performances de cette néo-rétro.

A gauche, la nouvelle variante Speed Twin 1200 RS, et à droite, la Speed Twin 1200 standard, modèle 2025. Les rétroviseurs en embouts de guidon sont un accessoire optionnel et payant.

La Speed Twin 1200 a donc profité d’une cure de jouvence, et les améliorations portent tant sur l’esthétisme que l’ergonomie et les performances (lire notre présentation).

San redonner ici tous les détails, le gros bicylindre parallèle typique de la gamme néo-rétro gagne en puissance et passe désormais à 105 chevaux à 7750 tr/min, tout en offrant des valeurs de couple plutôt velues avec 112 Nm à 4250 tr/min.

Le gros bicylindre en ligne bénéficie d’un peu plus de puissance pour 2025 et atteint désormais la barre des 105 chevaux.

Quant aux technologies embarquées, Triumph dote dorénavant sa Speed Twin 1200 d’une centrale de mesures inertielles à six axes (pour l’ABS actif en fonction de l’angle de la moto et le contrôle de traction).

Et alors que la Speed Twin 1200 standard offre deux modes de conduite, Pluie et Route, la version RS a un mode supplémentaire, Sport.

Selle spéciale, suspensions premium, système de freinage haut de gamme, position de conduite plus penchée vers l’avant et mode de pilotage électronique « Sport » distinguent la nouvelle RS de la Speed Twin 1200 standard.

Il y a aussi un nouveau tableau de bord entièrement digital, toujours rond.

Ce nouveau tableau de bord permet de connecter un smartphone à la moto, et donc d’avoir des fonctionnalités supplémentaires sur l’écran. Pour autant que l’on achète l’option dite du module de connectivité. Enfin une prise de recharge USB-C prend place dans le cockpit.

Esthétiquement, il ne s’agit pas de chambouler ce qui est un terrain conquis. La ligne reste identique, à quelques détails près. On reconnaît une Speed Twin 1200 RS par sa fourche et ses amortisseurs arrières à la finition dorée, la version standard se contentant d’un noir brillant. Sinon la position de conduite est plus sur l’avant, et les freins avant et les suspensions sont plus premium.

Et pour finir, la liste des options et accessoires est généreuse. De quoi améliorer le confort ou personnaliser sans fin votre jolie monture!

Ceci dit au passage, il suffit de peu pour lui donner une allure de Café Racer, pour autant que vous appréciiez la position sur les poignets.

Sur la Speed Twin 1200 RS, on a droit à des amortisseurs Öhlins à l’arrière.

Mais si nous sommes à Majorque, c’est pour rouler la nouveauté Triumph. Températures douces, ciel bleu, routes côtières et tortueuses, prise de hauteur de col en col, la journée de roulage s’annonce sous les meilleurs auspices.

L’île est essentiellement connue pour son climat méditerranéen et ses vacances balnéaires, mais il faut savoir que la côte ouest présente un joli relief montagneux, avec de nombreux petits villages accrochées sur les pentes parfois abruptes et plein de routes tournicotantes.

Durant la journée, il est prévu que nous roulions les deux versions de la Speed Twin 1200. Je décide alors de débuter avec la version standard. Il semble logique de penser que le modèle standard représente à lui seul l’essence même du développement de Triumph, la RS étant une version «sublimée». Comme lors d’une dégustation de bons vins, on débute toujours pas les cépages populaires avant de charger notre palais des grains nobles et complexes.

C’est ainsi que je m’imprègne de la philosophie «Speed Twin» dès le contact mis. Le twin s’ébroue dans une ambiance sonore feutrée. Le tableau de bord s’illumine et les informations nécessaires à la conduite s’affichent avec clarté. Je ne me perds pas d’un menu à l’autre ou à décrypter certains logos ou autres abréviations comme il est parfois d’usage chez la concurrence.

Dès les premiers tours de roue, je me surprends à constater que le bicylindre est d’une extrême douceur à bas régime. Il ne cogne pas ni ne crée d’à-coup. Il est aussi tellement souple qu’il n’y a même pas besoin de jouer de la commande d’embrayage et de celle des gaz pour démarrer.

Les deux pieds bien au sol à l’arrêt, j’envisage sans inquiétude les manoeuvres à basse vitesse. Pour les petits gabarits ou ceux qui ne sont pas à l’aise avec le poids de leur moto, il est utile de mentionner que la Speed Twin est bien balancée et ne viendra pas mettre à mal votre équilibre.

Le milieu urbain est parcouru avec une facilité déconcertante. Tantôt le troisième rapport, tantôt sur le deuxième lorsque la circulation ralentit, j’enroule sur le couple. La commande d’embrayage étant assistée, changer régulièrement de rapports ne pose pas problème.

Déjà après quelques minutes de route, nous grimpons à l’assaut du premier col. Le mois de novembre tirant sa révérence, les rayons du soleil sont rasants. Le cocktail nuit fraîche et bord de mer humide fait qu’une rosée importante couvre la surface de l’île.

Dans les zones ombragées qui sont nombreuses, la route ne sèche jamais complètement. Il en résulte qu’une mousse verte tendre se développe sur l’asphalte, aidée par la végétation luxuriante environnante… Je vous laisse alors imaginer les conditions de roulage, pour le moins précaires. Ce que je qualifiais de méditerranéen quelques lignes plus hauts prend des allures de patinoire.

C’est ainsi qu’il faudra rouler comme marcher sur des oeufs. J’avoue que c’est un peu dommage de ne pas pouvoir débouler dans un virage, sur les freins, avec une prise d’angle généreuse, et par la même occasion bousculer la partie-cycle de la Speed Twin.

Je me contenterai alors de sauver les meubles et me garantir une saison de ski sans guérison au préalable d’une clavicule… Dans tous les cas, j’apprécie l’exactitude des aides à la conduite. Le contrôle de traction veille au grain, en mode route notamment. En sortie de virage, si je suis trop généreux à la poignée des gaz alors que la moto est encore inclinée, il mitige la fougue du bicylindre efficacement, et discrètement sans coupure brusque.

Cela dit, à l’opposée, je ne me suis pas amusé à tester l’action de l’ABS dans un virage pour le moins glissant… Malgré la confiance que je porte à l’électronique orchestrée par Triumph et à ses paramètres, mon instinct est quelque peu protecteur de mon intégrité corporelle.

Il faut aussi dire que les routes côtières, aussi jolies soient-elles, ont la particularité de surplomber la mer de plusieurs dizaines de mètres, si ce n’est pas de centaines de mètres. Pour ceux qui connaissent la route du Cap corse, partie ouest, vous avez ainsi une bonne idée de ce qui vous attend en cas de sortie de route, la paroi rocheuse ou le précipice vertigineux.

La route se poursuit, toujours sur la côte ouest, en direction du nord. Malheureusement, il n’est pas prévu que nous nous rendions jusqu’au mythique Nus de sa Corbata, cette portion de routes qui serpentent et s’entrelacent, mais quand même, la route n’est pas moins intéressante, tant les points de vue sont somptueux et extraordinaires.

Je profite de contempler les paysages, tout en enroulant sur le couple du bicylindre. La selle de la Speed Twin est moëlleuse en son centre et offre un très bon niveau de confort. C’est seulement à l’entrejambe que je ressens un cisaillement un peu gênant au fil des kilomètres. Cet effet s’accentue sur la version RS qui, elle, offre une position plus inclinée vers l’avant, avec les pieds plus en arrière.

Toujours au guidon de la Speed Twin 1200, dans sa version standard, j’apprécie le comportement du bicylindre. Essentiellement sur les troisième et quatrième rapports, le moteur démontre toute son allonge. Infatigable, il a vraiment des caractéristiques sportives, puisqu’il ne s’essouffle pas hauts dans les tours. D’ailleurs, c’est ce qui fait la particularité de la cartographie 2025, les cinq chevaux supplémentaires, de 100 à 105 cv, sont à découvrir au-delà de 7000 tr/min.

Linéaire et donc prévisible, le moteur réagit au quart de tour quand je joue de la poignée des gaz, tel un élastique vous propulsant. La Speed Twin 1200 RS profite d’un quickshifter up&down, pour compléter ses attributs sportifs, un équipement pas disponible sur la Speed Twin 1200 standard.

Force est de constater que le comportement moteur n’est pas en parfaite adéquation avec ce quickshifter… haut dans les tours, c’est ok, mais jusque dans les mi-régimes, il provoque aléatoirement des à-coups au passage des rapports.

Triumph peut cependan se vanter d’une belle réussite en termes d’ingénierie. La moto n’est pas une supersportive, elle n’est pas pensée pour cela, l’architecture-moteur non plus, mais elle offre de belles performances. Avec un sourire en coin, je me vois bien faire la nique à d’autres roadsters sportifs quatre-cylindres, en sortie de courbe notamment. Là où ça me chagrine, c’est en ce qui concerne l’ambiance sonore, ternie par les normes anti-pollution et anti-bruit. Ceci dit, il y a des solutions à cela, moyennant quelques sous.

Curieux de ce qu’allait offrir l’ensemble de freins J.Juan (société propriété de Brembo), avec des étriers à fixation radiale, force est de constater que j’ai été plutôt surpris par leur efficacité. Ils offrent un mordant immédiat et une puissance de freinage généreuse. Associés à la fourche Marzocchi, ils composent un ensemble homogène et en adéquation avec les qualités recherchées et les performances de la moto.

Les freins de la Speed Twin 1200 standard.

A propos de la suspension, il n’a pas été nécessaire de modifier la précharge de l’amortisseur (réglage d’usine) en regard de mes 70 kilos. Et s’il faut comparer la Speed Twin 1200 à la version RS, cette dernière profite des éléments plus élitistes Öhlins et Marzocchi qui contiennent mieux l’effet de bascule lors du transfert de masses, entre phase d’accélération et freinage.

Toutefois, il faut remarquer que la différence de comportement entre les deux motos n’est pas évidente. C’est essentiellement la position de conduite plus engagée de la RS qui incite à l’arsouille et qui en fait une moto différente de la version standard, et bien sûr, son coloris orange perlé du plus bel effet. Aussi, c’est à haute vitesse qu’on justifie notre choix de la Speed Twin 1200 RS, mieux équipée pour assurer la stabilité.

En passant du guidon de la Speed Twin 1200 à sa déclinaison RS, et inversement, je me plais à dire que la version standard est la plus homogène, cohérente et moins exigeante. L’équipement de la RS apporte certes une plue-value et une touche d’exclusivité, mais ne se justifie pas forcément pour un usage routier ou quotidien.

Notons au passage que le mode Sport présent exclusivement dans la dotation d’origine de la RS permet de ne pas (ou peu) brider le moteur lors des phases d’accélération, ce qui offre des sensations remarquables, tant la mécanique est expressive bas dans les tours. On peut bien sûr désactiver le contrôle de traction, mais c’est à vos risques et périls.

Naturellement, parmi nous, motards, il y a les puristes qui ne rechignent pas à mettre la main au porte-monnaie pour s’offrir une moto hors du commun, avec de beaux attributs comme les étriers Brembo Stylema, la suspension dorée badgée Öhlins et le séduisant coloris Baja orange. Ces attributs sont généralement le début d’un projet de personnalisation poussé. A ce stade, je laisse libre cours à votre imagination…

Proposée 15195 francs dans sa version de base, la Speed Twin 1200 passe à 17495 francs dans la version plus sportive RS.

Le catalogue de pièces détachées est impressionnant et compte par exemple un kit «Inspiration» composé entre autres de guidons bracelets pour se rapprocher du look et de la position de conduite de la feu (et regrettée!) Thruxton. On peut aussi trouver des poignées chauffantes, un régulateur de vitesse, des selles spéciales …

Les coloris font dans la sobriété et le chic habituel Triumph: Carnival red/sapphire black, Aluminium silver, Crystal white/sapphire black pour la version de base, et Baja orange/sapphire black, ou Sapphire black pour la Speed Twin 1200 RS. Les deux sont déjà disponibles en ce mois de décembre 2024.

Pour en savoir plus sur ces modèles, vous pouvez consulter le site suisse de Triumph, ou contacter nos partenaires de notre Annuaire des professionnels: Triumph Lausanne (Moto Evasion) à Crissier (VD), et Triumph Neuchâtel – Facchinetti Motos.

Pour plus de photos et de détails, cette galerie est à votre disposition:

DR

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