Steve D’Elia rentre de Brno avec une clavicule cassée
Le pilote bullois novice dans le championnat suise a chuté lourdement durant les essais libres
Il avait bien débuté sa première saison en Supersport suisse. Mais le deuxième rendez-vous 2016, à Brno (République tchèque) aura été désastreux pour Steve D’Elia, le pilote bullois qu’actumoto.ch a décidé de suivre cette année, afin notamment de faire découvrir à ceux qui le méconnaissent encore ce championnat national qui se déroule exclusivement sur des circuits étrangers.
Steve s’est en effet cassé la clavicule gauche durant les essais libres. « La matinée, sur le mouillé, s’était super bien passée pour moi, j’étais chaud, peut-être un peu trop. J’ai fait un peu comme Iannone au dernier GP de Barcelone, sauf que j’ai tenu les freins et que je n’ai blessé que moi. Il y avait un autre pilote qui était plus lent, et je ne me suis rendu compte que trop tard qu’il était vraiment lent, au moment où j’ai voulu le dépasser. Du coup j’ai fait un soleil. » Sa moto lui est même retombée sur le nez à la fin de la chute, avec un bout de pneu dans le casque.
« Heureusement, je crois que j’ai les os solides et j’étais bien équipé. Je n’ai que la clavicule de cassé, et de gros hématomes, mais rien à la tête ni aux cervicales. C’est frustrant, parce que je me sentais bien, je pouvais être rapide. »
Il explique avoir dû attendre « très longtemps » l’arrivée de l’ambulance sur la piste. « Les médecins tchèques voulaient m’opérer, mais pour moi c’était exclu d’accepter alors que je courrais le risque de ne pas me faire comprendre. Avec mon équipe et mes amis, on a fait tout ce qu’on pouvait pour me faire rentrer en Suisse. J’ai pu monter dans le dernier vol en direction de Berlin, à deux minutes près je le loupais. Et je devais cacher le fait que j’avais une fracture, parce que sinon on ne m’aurait pas laissé monter dans l’avion. Je n’avais pas d’autorisation médicale. »
Après une courte escale allemande, il s’est retrouvé à minuit à l’aéroport de Zurich, où ses parents sont venus le chercher. Direction cette fois l’hôpital fribourgeois de Riaz. « On me disait au début que j’en avais pour deux ou trois mois d’arrêt. Mais je veux recourir pour la prochaine manche, qui a lieu au Lausitzring début juillet, et j’a demandé qu’on m’opère, pour obtenir une guérison plus rapide. On m’a mis des vis et une barre dans l’épaule, l’orthopédiste de Riaz a fait un super boulot. Il m’avait dit au départ que ce n’était pas nécessaire d’opérer. Et une fois ouvert, il a reconnu que c’était un bon choix. »
« Je sais que je ne gagnerai pas le championnat cette année, il n’y a pas assez de courses qui restent, et je ne crois pas que je reviendrai tout de suite au top, conclut Steve, réaliste. On va dire que c’est l’expérience qui rentre. » Il va tenter dans les semaines qui viennent de se remettre en selle pour voir s’il arrive à utiliser les freins et l’embrayage.
