Noé, espoir du trial suisse, teste la Montesa 4Ride

Publié le 10 juin 2016 par Jérôme Ducret.

Photos: Olivier Allenspach (Flashpress)(Jérôme Ducret/Walter Wermuth (Team RG Trial).

Test Honda Montesa

Noé, espoir du trial suisse, teste la Montesa 4Ride

Le Jurassien Noé Pretalli, seul suisse à concourir au niveau mondial, a testé les aptitudes au trial de la nouvelle moto de randonnée espagnole

Les nuages forment un cercle magique autour du terrain de trial du Motoclub Montchoisi. Nous sommes dans le Jura, à Bassecourt, patrie de nombreux talents évoluant dans ce sport méconnu, et notamment du jeune Noé Pretalli, plusieurs fois champion suisse et actuellement engagé au niveau mondial dans la catégorie Trial 2. Il a eu la gentillesse de réserver une demi-journée pour actumoto.ch afin de tester la 4Ride (lire notre présentation), dernière née de la marque Montesa, marque espagnole (pardon, catalane) spécialiste des motos de ce type. Nous lui avons amené la moto, prêtée par Honda Suisse, directement sur place. La machine a fait le voyage dans l’immense fourgon du concessionnaire vaudois Moto Evasion – que nous remercions au passage chaleureusement.

Noé est venu avec sa machine de compétition, une Montesa elle aussi (la marque a été rachetée et sauvée du naufrage par Honda en 2011), la 300 RR. On joue au jeu des sept erreurs entre les deux engins pendant la pause photo statique. Contrairement à la 300 RR, la 4 Ride a une selle, des clignotants, des rétroviseurs, des feux à l’avant comme à l’arrière, et des suspensions au débattement plus important. Les deux moteurs sont très proches. Ce sont des monocylindres 4 temps (les autres marques de trial vendent des 2 temps) de cylindrée oscillant entre (RR) et (4 Ride).

Pretalli, Montesa, 4 Ride, Bassecourt, 2016
Noé Pretalli entre la 4 Ride (à gauche) et sa Montesa 300 RR de compétition

« C’est bien d’avoir un moteur quatre temps, et la qualité Honda, on ne doit pas tout réparer entre les compétitions, note Noé. On voit que le moteur de la 4 Ride est un peu étouffé. Il faut fournir plus d’effort pour avoir une bonne accélération. Mais c’est un tracteur, il transmet bien le couple à la roue arrière, c’est facilement maîtrisable. »

Et déjà, Noé prend sa 300 RR et se dirige vers la forêt toute proche, à grands renforts de « braap » pas trop sonores (c’est un moteur 4 temps, souvenez-vous). Il attaque une espèce de tranchée entre deux talus, jonchée de gouilles, de bouts de bois et de racines. Je le suis, en me demandant dans quoi je me suis embarqué – je n’ai fait du trial que deux fois dans ma vie, à chaque fois en tant que novice.

Une moto facile
Mais la 4 Ride est facile, ses vitesses sont correctement étagées, le guidon n’est pas trop nerveux et placé au bon endroit, tout comme les repose-pieds. Les suspensions absorbent bien les irrégularités du terrain, et sont plutôt réglées pour le confort. J’adopte un train pépère et finis par rejoindre Noé au sommet d’une butte, sur un plateau garni d’arbres espacés et de souches diverses. Il n’est pas difficile de poser un pied à terre en cas de perte d’équilibre. Durant les deux heures qui viennent, je ne tomberai que deux fois, presque à l’arrêt, et sans dégâts aucun ni pour l’homme, ni pour la machine.

Pretalli, Montesa, 4 Ride, Bassecourt, 2016
L’essayeur d’actumoto.ch, novice de la forêt et des talus, avec la 4 Ride

Je tourne en rond entre les arbres pendant un bon moment, m’arrêtant occasionnellement pour décoincer des grosses branches prises dans les rayons de la roue avant. Et je redescends à la rencontre du jeune champion. Tout le parcours s’est fait en première vitesse.

Le seul « défaut » pour le novice que je suis toujours se situe au niveau du frein arrière. « Oui, il est bien, rétorque Noé, il est on-off, mais tu verras, tu vas t’habiter à doser et à trouver le feeling. » Il faudra pour cela encore quelques grimpettes et « dérupées » (en bon vaudois), mais effectivement.

Noé prend en main la 4 Ride et sautille comme un cabri entre les deux talus. Il s’amuse aussi à effectuer quelques franchissements, les doigts dans le nez. Puis on redescend vers la cabane du MC Montchoisi, et il va tester les aptitudes de la moto sur les (grosses) pierre du terrain d’exercice. A le voir, ça semble facile. On ne remarque pas de grosses différences par rapport à la 300 RR. Peut-être juste les suspensions qui s’enfoncent un peu plus et le moteur qui fait moins de bruit.

Elle démarre au deuxième kick
« Mais les suspensions sont bonnes, elles absorbent correctement quand on se reçoit après un saut, dissèque le jeune trialiste. Et c’est tellement facile à la faire démarrer, au deuxième coup de kick c’est bon, et sans forcer! »

Pretalli, Montesa, 4 Ride, Bassecourt, 2016
Il y a même un coffre sous la selle!

Parce que, contrairement à certaines concurrentes de couleur orange issues du monde de l’enduro, la 4 Ride n’a pas de démarreur électrique. Ce qui n’est pas vraiment un problème. Sauf qu’il n’y a pas de clé non plus. Et qu’il est donc conseillé de se munir d’un cadenas quand on fait un excursion en ville.

« Ce genre de moto est parfait pour la randonnée, en sachant qu’on peut quand même l’utiliser pour faire du vrai trial, si on veut, résume Walter Wermuth, membre du Team RG Trial, qui a pris Noé sous son aile avec Rudi Geiser, manager du team. Et puis c’est étonnant, mais on ne sent pas les dix kilos en plus par rapport à la moto de Noé. »

Bien en ville, on oublie l’autoroute
Le test comprenait aussi quelques kilomètres sur route. Parce que la 4 Ride est prévue pour ça. On oublie tout de suite l’autoroute, la vitesse de pointe étant inférieure à 100 km/h, et les pneus Dunlop Trial n’étant pas faits pour ça.

Pretalli, Montesa, 4 Ride, Bassecourt, 2016
« Non, les suspensions sont bonnes, elles amortissent bien la réception après un saut! »

Mais en ville, on se faufile partout avec aisance, tellement l’engin est fin et léger. Il n’y apas d’ABS, et c’est tant mieux, on peut s’amuser à faire un peu de glisse au freinage. La selle est haute, mais pas trop, sur route comme en tout-terrain et elle est surtout très fine. On pose facilement pied à terre. Elle n’est pas très rembourrée, mais on ne va pas traverser la Suisse avec. Et les suspensions offrent un réel plus dans le domaine du confort. Même pas besoin de lever ses fesses sur un dos d’âne.

Il vaut mieux rester sur le deuxième, voire le troisième rapport au démarrage. Pas parce que la 4 Ride cale, mais parce que le sélecteur au pied gauche est décidément très éloigné du repose-pied. Avec une botte de motocross, ça va, mais avec une chaussure moto de ville, c’est fastidieux, et c’est le seul vrai défaut de ce modèle – qui n’est pas prévu pour emporter un passager, mais ça c’est normal. Il se murmure que Montesa prépare une évolution de cette moto avec un sélecteur différent. Nous n’avons pas encore pu confirmer cela.

Quoi qu’il en soit, la 4 Ride semble déjà avoir convaincu un public de niche. C’est que qu’explique Yann Di Mauro, du garage Moto Evasion à Renens: « Nous en avons déjà vendu six ou sept, confie-t-il. C’est un nouveau marché. Certains clients l’ont commandée avec le moteur débridé, pour une utilisation exclusive en dehors de la route. »

Et pour vous mettre à la place de l’essayeur-novice que je suis, rien ne vaut une petite vidéo, avec branche de sapin dans la roue avant…

Galerie photos: title

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Article à paraître sous une autre forme dans la page Auto-Moto du journal 24 heures

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