Du lac aux montagnes neuchâteloises
C’est comme les cols alpins, mais en plus petit et avec parfois des chevaux dans les pâturages. Les montagnes neuchâteloises offrent de magnifiques paysages qu’il vaut la peine d’explorer, avec comme point central la ville de La Chaux-de-Fonds. Voici une proposition, qui peut être au départ d’Yverdon-les-Bains.
Il faut traverser la zone commerciale d’En Chamard, près de la jonction autoroutière d’Yverdon-Ouest, et monter en direction de Saint-Croix. On entr’aperçoit au passage le château de Champvent, qui ne se visite pas mais qui est beau, et on passe à côté du karting de Vuiteboeuf – avis aux amateurs. Puis c’est la route aux neuf virages – il y en a plus, mais on ne va pas chipoter – qui est un festival de grands bouts presque droits et de belles épingles bien larges. Par beau temps, on a une vue presque plongeante sur la partie sud du lac de Neuchâtel.
A Sainte-Croix, il y a plusieurs choses à faire, comme par exemple la visite du CIMA, sorte de musée dédié aux automates. Mais la route est encore longue. On traverse la commune, on monte et on arrive fatalement au col des Etroits, avec ses « Toblerone » solitaires, restes en béton de défenses anti-char qui faisaient fureur pendant le Réduit. Il faut ensuite plonger dans le val qui descend à droite, et où coule la Noiraigue. Attention, la route est humide la plupart du temps, et il y a des gravillons épars, mais c’est très beau. On n’est pas loin de la Côte-aux-Fées. On arrive à Buttes, le bout du Val de Travers, puis c’est Fleurier. Au sortir de la commune, direction Neuchâtel, bifurquer à gauche sur la toute petite route qui fait un S resserré et se met à grimper aussi sec, direction La Brévine.
La Brévine, c’est connu, c’est la Sibérie de la Suisse. Mais en été, il ne fait pas si froid, juste un peu plus frais. A partir de là, plusieurs options: soir on va au Locle, la ville horlogère, soit on va au Col des Roches, à l’extrémité sud-ouest du Locle. On y trouve de magnifiques moulins souterrains à visiter dans un décor savamment orchestré. On passe le tunnel, et l’on part à droite pour travers un second tunnel pas vraiment rassurant et rejoindre les Brenets. Aux Frêtes, on voit à gauche un troupeau de biches d’élevage et sur la droite, très souvent, des vaches écossaises. Les Brenets se trouvent au bout d’un ultime tunnel. Et là, ça se complique. Si l’on suit la route, on arrive en France, à Villers-le-Lac, ce qui en soi n’est pas un problème. Mais il y a encore plein de routes à découvrir du côté suisse du Doubs, ce grand fleuve qui parfois forme une immense patinoire naturelle durant l’hiver.
Une solution est de monter à droite au second embranchement. Avant le grand virage à gauche qui redescend vers le centre du village et au bord duquel se trouve la déchetterie communale. Si vous la voyez, rebroussez chemin et tournez à gauche. On fait comme on peut, mais il faut suivre la direction qui monte, qui vous emmène dans les bois et qui débouche sur le sommet des Recrettes. La chaussée est très étroite, un peu comme en Bretagne. Une fois à l’air libre, obliquer à gauche après la Ferme modèle, un établissement d’agritourisme à la Neuchâteloise, et tâchez de rejoindre les Planchettes.
L’endroit est célèbre dans la communauté Harley pour sa Fête des motards (et pas pour ses courses de petits cochons, autre sujet de fierté), qui a lieu au mois d’août, en général, et qui donne lieu à un grand défilé en ville de la Chaux-de-Fonds, sur le Pod comme on dit là-haut. Un chemin goudronné qui s’échappe en biseau sur votre gauche à l’entrée des Planchettes conduit aux restaurant des Roches de Moron. On y surplombe le barrage du même nom, avec son lac artificiel sur le Doubs.
Puis on quitte les Planchettes et l’on peut se diriger vers la Chaux-de-Fonds, en s’imaginant au beau milieu d’un cortège de Twins américains. Faut rêver un peu, parfois. D’une manière ou d’une autre, allez en direction de Neuchätel, le « bas », quoi, en langage du « haut ». Mais pas par le tunnel de la Vue des Alpes, par la route du col, pardi! Vous pouvez alors soit: faire ce col (1283 m), qui est assez joli, soit tourner à droite dans la montée vers la vallée de la Sagne et des Ponts-de-Martel. Cette vallée est longue. Très longue, tout comme le village de la Sagne. Autant vous prévenir. Aux Ponts-de-Martel, terminus du train.
Là, la bonne idée consiste à tourner à gauche pour aller faire le col de la Tourne (1170 m), petit mais costaud, par où passent de nombreuses courses cyclistes – à la montée, mais là, on le fait à la descente, et c’est tant mieux parce que la vue sur le lac de Neuchâtel, bien que de courte durée, est à couper le souffle. Une photo s’impose, avec ou sans la moto, sinon on ne vous croira pas. Et après, on peut rejoindre Yverdon-les-Bains par la vieille route cantonale ou par l’autoroute A5, qui est riche en tunnels.
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