Un Roadster à l’attaque des cols
Notre deuxième essai du nouveau Sportster sportif de Harley-Davidson, cette fois-ci en Suisse
Nous l’avions déjà testé dans le sud de la France (lire notre précédent article). Cette fois-ci, l’essai s’est déroulé entièrement en Suisse, sur de petites routes de montagne, en Valais.
La Harley Roadster est indéniablement un Sportster. Ca commence par un moteur Old Style refroidi par air de – en gros – 1200 cc, et ça finit par un petit réservoir en forme de cacaouhète. Et sur l’autoroute, ça vibre et on en prend plein la figure – casque ouvert oblige, c’est pour le look. Mais ce Sportster n’est pas comme les autres.
Le train avant est beaucoup plus massif et rigide que pour les cousins de la même famille. La fourche télescopique est digne d’une moto sportive, ou presque. Et le freinage est assuré par deux disques. Oui, deux. Enfin la position de conduite, du fait du guidon placé plus en avant que d’habitude, est plus dynamique que pour la plupart des autres Sportsters.
Mais pour tester ça, rien de tel que de petits virages en montagne. Et là, on s’aperçoit que la précision directionnelle est excellente. Il suffit d’un mouvement léger des poignets pour placer le Roadster où l’on veut. Et on peut freiner tard pour profiter à fond du couple malgré tout respectable de ce vieux moteur subtilement évolué pour qu’il ne perde pas son caractère. Les puristes diront par ailleurs que, dans son incarnation Euro 3, le V Twin a une sonorité trop étouffée. On laisse dire, les pulsation organiques du bicylindre américain sont bel et bien présentes, et c’est cool.
Les virages arrivent bien plus vite qu’on ne pourrait l’imaginer en regardant le look de cette moto. Les suspensions font bien leur boulot, elles gardent la trajectoire. Pour le confort, par contre, c’est devenu un poil trop rigide quand le revêtement se dégrade. Les derniers kilomètres du col que nous avons choisi n’avaient plus de bitume. La preuve qu’il est possible de s’offrir une « adventure » sur une Harley. En roulant à 20 km/h pour ne pas endommager les pots d’échappement.
Et puis la selle, biplace (tout juste) soutient bien le bas du dos. C’est tout bénéf pour une conduite à un rythme soutenu. Le poids, plus de 250 kilos, ne se fait pas sentir en marche, la moto est équilibrée.
Côté look, tout est noir, du plus bel effet. Y compris le tableau de bord, de forme arrondie avec des caractères électroniques blancs. C’est joli. Mais peu lisible la journée. De toute façon l’autonomie ne permet pas de dépasser les 170-180 km.
Le seul vrai défaut, au fond, ce sont les repose-pieds. Ils sont identiques à ceux des autres Sportsters de cette cylindrée. C’est-à-dire larges et gros, pas très sportifs. Ils ne facilitent pas la conduite endiablée. Et ils finissent forcément par râcler le bitume, quoique moins rapidement que sur les autres Sportsters 1200 – à l’exception d’une variété rare appelée XL 1200 CA. Mais on imagine bien que le catalogue d’accessoires considérable de la marque permettra bientôt de remédier à ce petit défaut.