Suzuki

Le Burgman 400, canapé automatique sur deux roues

Bon, d’accord, ce n’est pas exactement ce que l’on peut appeler une nouveauté, ce Burgman 400. Il est apparu pour la première fois en 1998, et à l’époque, nous dit Suzuki, c’était le premier scooter de grosse cylindrée. Depuis lors, il a connu des évolutions, dont la dernière sérieuse remonte à l’adoption d’un moteur plus conséquent en 2007. Puis est venu l’ABS, et de petites améliorations de l’injection et du châssis, jusqu’en 2015. Donc pas vraiment une nouveauté, non.

Mais cela n’est pas une raison pour éviter de tester ce maxi-scoot très pratique et confortable, qui se défend très bien malgré son âge. Comme on dit en anglais, s’il n’est pas cassé, pas besoin de le réparer!

Nous avons pu réaliser un essai d’une semaine en Suisse – et un peu en France, aussi – totalisant plus de 400 km. Avec ou sans passager. Le Suzuki s’est montré reposant, pratique et efficace. Ce qui ne l’empêche pas de présenter quelques menus défauts, dont un aérodynamisme à revoir sur autoroute et des repose-pieds passager pas très pratiques.

Sinon, ce qui surprend lors de la première prise en main, c’est la réactivité du gros moteur monocylindre. Il faut certes tourner la poignée des gaz franchement pour faire décoller les plus de 220 kilos du bestiau avec les pleins, mais une fois dans les tours, l’accélération est franche et l’on bondit littéralement en avant.

Et puis les vibrations se font peu sentir, à moins de dépasser les vitesses légales. Sans parler de la transmission par courroie centrifugée, très douce et bien calibrée. Il n’y a guère que dans les descentes prononcées à faible vitesse – quand l’on repasse en-dessous de la barre des 2000 tr/min – qu’il faut actionner les freins pour que le Burgman ne s’emballe pas sous l’effet de son poids (220 kilos avec les pleins).

Et à propos de freins, il suffit de tirer légèrement sur le levier commandant l’étrier arrière pour bien contrôler la machine. Si l’on veut décélérer avec vigueur, les deux disques à l’avant sont une précieuse aide, et la progressivité est bonne. L’ABS intervient tôt, mais pas brusquement. De ce point de vue-là, pas de reproche, c’est conforme à l’utilisation que l’on peut faire d’un tel engin.

Le Burgman intermédiaire (entre le 125 et le 650) surprend aussi par sa maniabilité en ville, compte tenu de sa masse. Une question de géométrie. Les demi-tours sont faciles, tout comme les changements de direction. Et même moteur arrêté, on peut le déplacer sans trop d’effort.

Tout cela avec une assise parmi les plus longues du segment, qui permet de poser les pieds en avant pour le conducteur. Avec aussi un coffre sous la selle muni de deux vérins pour la commodité. Et qui peut emporter deux casques plus encore des choses et d’autres. J’oubliais d’ajouter à la liste deux petits vide-poches de part et d’autre du guidon et un quatrième compartiment de 10 litres que l’on peut fermer à clé, derrière le bouclier avant.

Ce scooter est capable de voyager assez loin, avec une bonne tenue de route. A bonne allure, sur de petites routes, les suspensions amortissent bien les irrégularités du bitume et le châssis rigide garde le cap. Il faut juste composer avec l’empattement considérable (1585 mm entre les deux axes de roues) qui va à l’encontre de la maniabilité du train avant.

Du coup, le Burgman a tendance à plonger un peu trop vite en entrée de virage. Ce n’est pas un défaut, si l’on est précis dans les impulsions données au guidon et si l’on adopte une position active en redressant le buste et en l’inclinant un peu vers l’avant. On ne peut pas toujours se trouver dans une posture de séance télé dans le salon quand on aborde des petits coins serrés sur la route.

La  selle aide aussi à l’amortissement. Et si l’on voyage chargé, on peut régler la précharge de l’amortisseur arrière avec un outil fourni dans la trousse. Ce n’est pas trop compliqué.

En roulant, on a droit sur le tableau de bord au compte-kilomètres, à deux partiaux, et à la consommation d’essence. Plus la température externe de l’air et, sur un écran séparé, l’heure. Il y a aussi une jauge d’essence analogique (une aiguille, quoi!). Plus un indicateur de la température du moteur et bien sûr la vitesse et le régime du moteur, aussi avec de bonnes vieilles aiguilles. C’est suffisant.

On  aurait peut-être apprécié de pouvoir passer d’une info à l’autre grâce à un poussoir sur le guidon. Mais les deux boutons sur le tableau de bord sont accessibles et surtout leurs fonctions respectives (SEL ou ADJ) sont bien visibles car écrites sur le verre transparent, pas sur le plastique sombre.

La consommation d’essence est raisonnable pour un tel engin. Nous l’avons mesurée à environ 3,8 l/100 km. De quoi faire plus de 350 kilomètres avec un plein, même si la jauge d’essence est assez pessimiste et incite à la prudence.

Côté équipements, on note la présence de poignées chauffantes au guidon. Un accessoire commis d’office, ce qui est bien. Le dosseret pour le passager et les protège-mains sont des options, qui font un peu grimper le tarif du scooter ( francs de base). Mais on notre que le petit dosseret du pilote est réglable en profondeur.

On l’a dit, les deux seuls défauts à nos yeux sont un aérodynamisme perfectible dès qu’on dépasse les 100 km/h et des repose-pieds pour passager qui sont trop étroits. Ce Burgman a encore de beaux jours devant lui.

 

Fiche technique

Propulsion: moteur monocylindre 4 temps refroidi par liquide, double ACT, 399,9 cc, avec injection électronique. Alésage x course: 81 mm x 77,6 mm. Taux de compression: 11,2 : 1. Embrayage et transmission automatique par courroie centrifuge CVT.

Partie cycle et châssis: cadre en tubes d’acier. Suspension antérieure: fourche télescopique, diamètre 41 mm, débattement 110 mm. Suspension postérieure: bras oscillant et mono-amortisseur à biellette réglable en précharge. Freinage AV: double disque de 260 mm de diamètre, étriers à deux pistons, ABS. Freinage AR: simple disque de 210 mm de diamètre, ABS.

Performances:  puissance maximale de 34 CV (25 kW) à 7300 tr/min. Couple maximal de 36,3 Nm à 5800 tr/min. Vitesse de pointe: environ 160 km/h au compteur.

Dimensions: longueur x largeur x hauteur: 2270 mm x 760 mm x 1385 mm. Empattement: 1585 mm. Garde au sol: 125 mm. Hauteur de selle: 710 mm. Angle de châsse: 25,2 degrés. Châsse: 102 mm. Poids à vide: 216 kg. Pneumatiques: Bridgestone Hoop 120/80 14 M/C 54 S Tubeless (AV), 150/70 13 M/C 64 S Tubeless. Capacité d’emport: 62 l pour le coffre sous la selle.

Conso: réservoir de 13,5 l d’essence. Consommation mesurée: 3,8 l/100 km. Autonomie théorique: 355 km.

Prix, coloris: dès 7895 francs (en Suisse, c’est la version Executive qui est de série, avec protège-mains et dosseret passager), en noir ou gris mat.

Accessoires/options: support pour GPS, selle basse, topcase…

Galerie photos: un Burgman en ville

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