Trois gants chauffants à l’essai chez Ixon, Five et Klan-E
Quand il faut rouler en hiver, ou même parfois en automne ou au début du printemps, il existe des alternatives aux poignées chauffantes, à toutes sortes de prix. Nous avons sélectionné trois modèles assez différents, deux uniquement utilisables avec des batteries rechargeables (dont un, l’Ixon, est décrit comme « intelligent ») et un (le Klane) que l’on peut aussi brancher sur la batterie de la moto.
La saison moto n’est pas terminée pour tout le monde, mais par contre les conditions de roulage se sont clairement refroidies. Le moment idéal pour ressortir ses habits de moto plus chauds, pour remettre sa doublure thermique dans la veste… et même peut-être pour envisager l’achat de gants chauffants.
Il y en a pas mal sur le marché, avec des marques comme iXS, Five, Gerbing, Racer (marque récente), Ixon, Klan-E, Macna (qui a racheté Klan-E), Furygan, pour n’en citer que quelques-unes. Nous avons fait un choix, forcément arbitraire, et avons testé trois paires de gants de trois marques différentes, avec des modèles différents dans leur conception et leur fonctionnement.
Les Ixon
Le premier d’entre eux est le gant Ixon IT Aso, que l’on pourrait qualifier de gant à l’aspect sportif (un peu), en raison de sa rigidité et de ses protections assez costaudes. On a des coques et des renforts sur les jointures, sur la paume, sur les côtés et sur les doigts!
Il est doté d’un système de chauffage « intelligent » (façon de parler), qui en tout cas est censé s’adapter en continu à la température réelle à l’intérieur du gant, pour que les résistances ne chauffent que lorsque c’est nécessaire, c’est-à-dire pour atteindre la température fixée, et pour la retrouver quand il y a une perte de chaleur – quand l’air ambiant devient plus froid, quand on enlève et qu’on remet le gant…
On règle la température voulue par le biais exclusif d’une application sur un smartphone, dans un système Apple (iOS) ou Android. Et c’est un peu laborieux, parce qu’il faut répondre au début à toute une série de questions sur le genre de déplacement que l’on effectue avec sa moto (ou son scooter, peu importe). Il faut par exemple choisir entre le Touring et les déplacements quotidiens. Le système est bien pensé, mais l’ergonomie de l’application n’est à notre avis pas idéale, ça prend un peu trop de temps et on ne comprend pas toujours bien quand on peut ou on doit passer à l’étape suivante. Dans cette procédure, c’est le logiciel de l’application qui détermine lui-même, selon les indications que vous lui fournissez, à quelle intensité il faut réchauffer les gants – on doit par ailleurs les régler séparément. Et bien sûr, Ixon garantit que les données personnelles fournies à l’application resteront confidentielles…
On peut alternativement « juste » choisir soi-même une température par le biais d’un dessin avec une règle graduée. Mais là aussi, l’ergonomie de l’application n’est pas sans faute, à notre avis.
Une fois que l’on a derrière soi ce processus, par contre, c’est super pratique. On enfile le gant, un témoin lumineux bleu s’allume, s’il y a encore assez de jus dans la batterie portative glissée dans la doublure du gant, et le système chauffe l’intérieur du gant jusqu’à la température désirée. Si la température en question se maintient sans apport supplémentaire de calories, le système réduit son intensité de chauffage ou arrête carrément de chauffer. Pour reprendre son action dès qu’on descend en dessous d’un certain seuil. Et dès qu’on enlève ledit gant, le point bleu s’éteint et le système arrête de chauffer. Pas besoin donc de manipuler un quelconque bouton en mettant ou en enlevant ses gants.
La chaleur fournie, dont l’intensité a été déterminée par la procédure de calibration automatique, n’est pas énorme, dans notre cas. On n’a pas cette impression donnée par certains gants chauffants d’avoir la main devant un feu de cheminée. Mais c’est suffisant. Et en plein hiver, quand les températures externes sont inférieures à zéro Celsius, les gants doivent chauffer en continu, ce qui fait que la durée de vie des batteries ne dépasse pas, et de loin, les deux heures.
On ajoute que ces gants réchauffent efficacement le dessus de la main, mais pas les paumes (comme la plupart des gants chauffants), et surtout que les extrêmités des doigts et tout particulièrement le pouce sont peu chauffés et transmettent une sensation de froid assez rapidement lorsque la température de l’air oscille entre quelques degrés au dessus de zéro et des températures négatives. On pourrait conclure que ces gants sont idéaux pour l’automne ou le printemps en Suisse, moins pour les vraies froides journées d’hiver.
Les IT Aso offrent une raclette anti-pluie sur la main gauche, autrement dit une espèce de longue languette en plastique plus ou moins dur qui parcourt l’arrête de l’index et qui permet d’essuyer la visière du casque quand celle-ci est colonisée par les gouttes d’eau sous la pluie – ou après celle-ci. Qui plus est, le revêtement intérieur des index laisse passer le courant nécessaire à interagir avec un écran tactile, par exemple de smartphone.
Les Five
Les Five HG1, second modèle de notre comparatif, sont technologiquement plus simples. Five est une société française qui s’est spécialisée dans la production de gants, il faut le relever. Le modèle que nous avons testé est plus souple que l’Ixon, et c’est dû en partie au fait qu’il y a nettement moins d’éléments de protection rigides, ce qui veut dire que ces gants protègeront probablement moins en cas de chute. Mais c’est un plus pour le confort, bien sûr. Surtout que notre modèle est livré avec une fermeture éclair permettant d’ouvrir le poignet pour mieux l’ajuster sur la manche de la veste, mais qui, une fois ajusté, ne laisse pas trop passer d’air entre l’intérieur et l’extérieur.
Le système de chauffe, on l’a dit, est plus simple. On exerce un appui long sur le gros bouton placé sur le haut de chaque main, et ça chauffe. On peut ensuite choisir entre trois intensités différentes, qui se distinguent par des témoins lumineux de couleurs différentes: bleu, blanc ou rouge. On comprend immédiatement quel est le mode le plus chaud! L’intensité est constante, et, en mode « rouge », elle est plaisamment chaude, un peu comme cette sensation de coin du feu que nous décrivions ci-dessus. La durée de chauffe des deux petites batteries rechargeables placées dans les doublures des gants est à peu près la même que sur les Ixon – avec peut-être une dizaine de minutes en plus – quand l’intensité est réglée au maximum. En mode bleu ou blanc, on ajoute en moyenne 25 à 40 minutes, pas plus. Si vous prévoyez des voyages de plus de deux heures, il est donc conseillé, avec ce gant, d’emporter au minimum un deuxième jeu de batteries déjà chargées.
Quant à la manière dont la chaleur des Five réchauffe les différentes parties de la main, on remarque que c’est un peu plus efficace que pour les iXon, mais pas beaucoup. La paume n’est que peu réchauffée (c’est normal, il n’y a pas de câble chauffant à cet endroit, et il ne peut pas y en avoir pour des raisons d’ergonomie), et le pouce est un peu oublié.
Il n’y a pas, sur les HG1, de raclette anti-pluie, ni d’index tactile. Du moins pas dans la version que nous avons essayée, qui date un peu.
Les Klan-E
Nous en venons enfin aux Klan-E, une petite marque italienne rachetée depuis quelques années par la société hollandaise Macna. Et qui s’appelait auparavant Klan. Le changement de nom s’est fait pour ne plus faire penser à une tristement célèbre organisation raciste implantée aux Etats-Unis…
Ces gants (le modèle Excess-Pro, à 200 francs) sont nettement plus volumineux que les deux autres modèles de notre comparatif. Ce sont aussi les seuls dont la doublure abrite deux petites batteries (au lieu d’une), et que l’on peut brancher alternativement directement sur la batterie de la moto (via une prise 12V existante ou en bricolant soi-même le branchement). Il est aussi possible de les ajouter au circuit électrique d’un gilet chauffant Klane à placer à l’intérieur de sa veste et relié à la batterie de la moto. On peut encore se balader avec une batterie externe (dans la veste ou ailleurs) offrant une plus grande longévité de chauffe, mais que nous n’avons pas testée.
Comme sur les Five, une fermeture éclair facilite l’ajustement dans et sur les manches de la veste. Et le gant est souple et confortable, mais visiblement pas aussi rigide ni protecteur que les Ixon. La membrane isolante intérieure est fixée de façon plus ou moins lâche, ce qui fait qu’on la déplace involontairement vers l’intérieur quand on enfile le gant. Et qu’il faut alors batailler pour arriver à insérer les doigts là où il faut. Et puis il est facile de mettre le premier gant en l’ajustant au mieux dans et sur la veste, mais cela devient plus compliqué pour le second, car la taille de ces gants fait qu’on est automatiquement moins habile avec ses doigts.
Comme pour les Five, l’allumage est manuel et doit se faire sur chaque gant, par le biais d’un gros bouton sur le dos du poignet. Il faut appuyer longtemps pour allumer ou éteindre. Et de manière plus courte pour changer d’intensité. Il y en a quatre au choix, toutes signalées par des témoins lumineux de couleurs différentes: bleu-blanc, bleu, blanc et rouge. cette dernière est la plus forte. Mais en roulant, on ne sent que peu de différence entre ces quatre réglages. Parce que les gants retiennent de toute façon bien la chaleur, et que celle-ci est diffusée de manière très large sur une grande partie de la main, y compris le pouce et le dessous des extrêmités des doigts… on n’a p<r contre pas la sensation de « coin du feu » évoquée à propos des Five.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils conservent moins bien la chaleur, juste que c’est moins démonstratif. Mais peut-être plus efficace. En tout cas, le fait d’avoir deux batteries dans chaque gant permet très logiquement de chauffer plus longtemps. En mode rouge, soit à intensité maximale, il y en a facilement pour quatre heures, voire un peu plus. Lorsqu’il faut recharger les batteries, cela prend a contrario un peu plus de temps (plus de cinq heures) que sur les autres modèles ayant une batterie par gant.
Lorsque les gants sont branchés sur la batterie de la moto, et connectés dans le même circuit que le gilet chauffant de Klan-E, l’effet est exactement le même qu’avec les batteries portatives. Sauf qu’il n’y a pas de limite de temps!
Pas pour les mêmes usages
Chacun de ces trois modèles sera adapté pour des usages différents. Mi-saison ou début de l’hiver, sur des trajets courts, et si l’on veut une bonne protection en cas de chute, ce sera les Ixon. Qui convainquent par ailleurs par leur facilité d’utilisation, une fois que l’on est passé par le calibrage. En toute saison, mais pour des trajets ne dépassant pas deux heures, les Five. Et en toute saison, pour des trajets plus longs, les Klane, qui sont par ailleurs plus chers, puisqu’au prix des gants il faut ajouter celui des batteries (avec l’avantage de présenter une plus grande polyvalence, puisqu’on peut choisir différentes batteries ou systèmes pour alimenter les corps de chauffe).
Dans tous les cas, il peut s’avérer utile et même idéal de combiner ces gants chauffants, qui, du moins pour les Ixon et les Five, réchauffent peu la paume, avec des poignées chauffantes, dont c’est précisément la fonction. On aura alors la meilleure sensation pour rouler au plus fort de l’hiver!
Il faut préciser que les Ixon sont les plus récents, alors que le modèle de Five que nous avons essayé est déjà plus ancien et a été remplacé par d’autres au fil des ans, notamment par le H1 WP, qui arbore des composants de protection un peu plus élaborés, un index utilisable sur les écrans tactiles de smartphones et, sur la main gauche, une « balayette » le long d’un des doigts pour éliminer les gouttes d’eau qui se déposent sur la visière du casque. Pour les Klan-E, marque qui a changé de distributeur en Suisse, on trouve encore le modèle Excess-Pro sur le site de l’ancien distributeur (lire ci-dessous), sous une forme améliorée, avec notamment des bandes réfléchissantes, une balayette anti-pluie, des index et pouces tactiles et une fermeture de poignet anglée plus facile à ajuster. Chez le nouveau distributeur, ce modèle n’existe plus, mais on trouve à la place le modèle Infinity, qui offre les mêmes fonctionnalités dans un design différent, et à un prix légèrement moins cher.
Prix (modèles actuels):
– Ixon IT ASO EVO (petites modifications de design et d’ergonomie de l’interface) à 329 frs. Il est à présent (2021) aussi possible de brancher ces gants sur une prise 12V ou directement sur la batterie de la moto, en achetant le câble idoine dans le catalogue des accessoires!
– Five HG1 WP 299 frs, les petits plus pour la version WP incluant un rembourrage imitant une fourrure à l’intérieur et un design plus protecteur, notamment.
On trouvera les gants Five notamment chez nos partenaires de l’annuaire des professionnels, Motoboutique à Lausanne et Aplusmoto à Sion, et les deux marques chez CP Bike à Lausanne et MotoGoodeal à Satigny GE.
– Klan-E Excess-Pro 200 frs via le site de l’ancien distributeur, qui solde tout son stock. Avec kit batteries (2 mini-batteries portatives, 7,4 V), rajouter 125 frs. Pour le kit batteries plus costaud (trois unités par gant, 12V), comptez 162 frs. On peut aussi commander les câbles et connections pour relier les gants directement à une prise 12V, à la batterie de la moto, ou pour les ajouter au circuit électrique d’un autre vêtement chauffant Klan-E (par exemple un gilet). Sur le site du nouveau distributeur, seul reste le modèle Infinity 3.0, à 199 frs. Rajoutez 129 (respectivement 169 frs) pour le kit batterie à deux, ou trois mini-batteries.
Five une société américaine ?
Son département R&D est en France, son labo est en Italie et son usine de production… je ne sais pas.
Le nom anglophone ne doit pas nous tromper, ce produit ne vient probablement pas du tout des USA…
Source : https://www.five-gloves.com/five-gloves/
« Nos techniciens et collaborateurs veillent sur place à ce que chaque gant sorti de nos lignes de production soit conforme au cahier des charges initial, établi par notre département R&D en France et par notre laboratoire technique en Italie,… »
Hello, et merci de votre vigilance. Vous avez bien sûr raison!
Nous avons corrigé
Bonne journée à vous
Jérôme Ducret, rédacteur responsable
Bonjour Jérôme,
Merci pour ce test qui dit ce qui n’est pas dans les fiches techniques 🙂
Je possède les Five HG1 WP et je rejoins ton avis concernant le petit manque de chauffe au niveau du pouce.
Par ailleurs le système d’essuyage de visière est bon à prendre mais je préfère la raclette de mes vieux Mac Adam Baikal Evo.
Je vois que les Racer Heat (3 et 4 du moins) intègrent une raclette de ce type et permettent aussi de monter deux batteries par gant pour prolonger l’autonomie. Si j’achetais aujourd’hui je pense que je me tournerais vers ceux-ci.
Enfin, une remarque concernant ta suggestion de combiner gants et poignées chauffant(e)s : dans un test des Ixon IT ASO l’essayeur explique que la chaleur des poignées trompe le thermostat des gants, les « empêchant » de déclencher la chauffe, avec pour résultat d’avoir finalement froid sur le dessus de la main et au bout des doigts.
As-tu essayé cette configuration ?
Bonjour Colin
Merci pour ton feedback, c’est apprécié! J’ai effectivement testé les Ixon avec mes poignées chauffantes, et cela ne les a pas perturbés. Mais je n’ai pas réglé les poignées chauffantes au maximum.
Une excellente journée!
Jérôme
Merci pour ta réponse.
Les Ixon restent donc une option à considérer lors d’un éventuel remplacement.
En bon feignant que je suis, j’aime bien l’idée des gants qui s’allument et s’éteignent en détectant l’enfilage !
Excellent dimanche à toi 🙂