Le marché européen 2020 en baisse: moins 35 pourcent
L’année 2020 avait bien débuté dans la zone européenne (comprenant 28 pays, dont la Suisse) pour les ventes et immatriculations de motos et de scooters, avec des trend positifs notamment en Italie et en France. Mais le mois de mars, qui a connu des mesures de confinement dues au coronavirus forçant de nombreux usagers à rester à la maison et ayant fortement freiné la machine économique, est passé par là. En Suisse, la baisse est de quelque 12% entre janvier et mars par rapport à 2019.
Les premiers effets du nouveau coronavirus et de la pandémie qu’il a déclenchée se font sentir sur marché européen 2020 de la moto et du scooter. Selon les chiffres récoltés pour le mois de mars, et qui concernent quelque 28 pays de la zone européenne (Turquie et Suisse comprises) on constate en effet une baisse conséquente de 35 pourcent des nouvelles immatriculations.
Ce chiffre est bien sûr une conséquence des mesures de confinement ou de semi confinement prises dans la plupart des pays concernés au mois de mars, et prolongées en avril, qui ont pour but d’endiguer la progression de l’épidémie de Covid-19 (le syndrome lié au nouveau coronavirus). Elles ont eu pour effet d’une part de limiter fortement les déplacements, et de l’autre de réduire tout aussi fortement les revenus des personnes, ce qui induit l’achat et donc l’immatriculation de moins de deux-roues motorisés.
Dans le détail, on constate, par pays, une baisse de 54% en mars pour le marché français. Selon le portail spécialisé motorcyclesdata.com, la prévision du nombre total pour l’année 2020 serait de 170000 unités pour l’ensemble de l’année.
En Espagne, et toujours pour le mois de mars, la baisse est presque aussi forte: -45,9%. En Italie, l’un des pays les plus touchés et le plus tôt affectés en Europée, elle est même de 65%, et l’on table dans ce cas avec un chiffre 2020 qui descendrait à 139000 unités, soit -46%.
On a des chiffres presque aussi mauvais pour le Royaume-Uni, soit -25% pour le mois de mars, et des prévisions peu encourageantes qui combinent le Covid et le Brexit, et qui donnent -34,6% pour 2020 (70000 unités). Enfin le marché allemand a connu une baisse de 19,8% le mois dernier, et s’attend à une diminution de 13,6% pour 2020, ce qui donnerait un total de 165000 motos et scooters.
Sur l’ensemble des pays concernés, le premier trimestre se termine sur un total de près de 300000 unités écoulées, ce qui nous donne un -13%. Ce chiffre tient compte de mois de janvier et février 2020 plutôt bons, qui confirmaient la reprise notée l’an dernier dans plusieurs pays européens, dont l’Italie. Sur le plan européen, on a constaté +11,1% en janvier, et +7,1% en février. Et pour le même groupe de 28 pays, l’année 2019 s’est conclue sur un marché en croissance de 7,9%.
Les prévisions pour le reste de l’année ne sont bien sûr pas roses, car il sera difficile, voire impossible de refaire le retard pris juste au moment où la saison moto commençait. De nombreuses usines sont encore fermées et/ou à l’arrêt, qu’il s’agisse de BMW, de KTM, de Ducati, des isntallations du groupe Piaggio, des usines européennes de Honda ou Yamaha, de MV Agusta… et bien sûr les usines livrant des composant, comme les systèmes de frein (Brembo), etc.
Mais le travail devrait bientôt reprendre avec de grosses adaptations sur le plan sanitaire qui auront logiquement un impact financier. Et il faut aussi prendre en compte les très importants plans de soutien et de relance mis en place par les différents gouvernements (y compris la Suisse) et soutenus par l’Union européenne. Cela devrait permettre de maintenir une certaine demande et de bien planifier 2021 – avec l’épineuse question du passage à la norme Euro 5 pour les motos et les scooters.
Dans ce panorama complexe qu’est le marché européen 2020, on note que le marché suisse a lui aussi plongé en Suisse au mois de mars, mais de « seulement » 11,76%. Le confinement mis en place par la Confédération et les cantons n’est en effet pas aussi sévère que par exemple en France ou en Italie et il est encore possible de rouler à moto ou en scooter – par exemple pour aller au travail.
Et les perspectives de réouverture de la société et de l’économie à partir du mois de mai sont là elles aussi, même s’il sera impossible de refaire le début de saison perdu.