La nouvelle Monnier, un Supermot’ facile et joueur
Nous avons pu mettre la main sur la version SM de la Monnier XRF 450, avec des roues de 17 pouces et un poids plume. Concentré de sensation, cette moto est un jouet pour adulte ou pour une personne comme le sous-signé qui n’a pas envie de devenir adulte. Elle s’adresse autant aux permis 35 kW (A limité), aux débutants qu’aux pilotes confirmés.
Monnier: un nom qui résonne pour avoir été la Supermot’ de référence il y a 20 ans. C’étaient des Honda préparées avec minutie par le Suisse Olivier Monnier, pilote confirmé en enduro, Rallye et Supermot’ mais surtout mécanicien et préparateur aguerri. Et aujourd’hui, il revient sur le marché avec une nouvelle Monnier.
Bénéficiant de près de 5 ans de développement, la nouvelle Monnier s’appelle XRF 450, testée ici en version SM (pour Supermotard). Elle tire ses performances d’un poids-plume de 120 kg, pour 32 ch de puissance maximale. Ce qui donne un petit boulet de canon hyper joueur. Cette Monnier produite en Chine, au même titre que beaucoup de motos de grandes marques aujourd’hui, a été mise au point par Olivier avec passion et professionnalisme. Il a pu superviser sur place les étapes de la production, et le fait en Suisse pour chaque exemplaire reçu de Chine, pour assurer une qualité de montage et de finition. Ce qui fait de cette XRF 450 SM une machine chinoise avec une qualité suisse (lire notre article présentant ces nouvelles machines).
Un SuperMotard, c’est quoi??? Un moteur sportif, des suspensions à grand débattement, un grand guidon et le minimum vital pour rouler. Il est clair que le confort, la protection au vent ou toutes autres options ne sont pas au cahier des charge, ce qui en fait des motos très pures et redoutablement efficaces dans les petites routes, mais aussi très faciles en ville.
Après 2 heures passées avec Olivier à regarder la machine sous tous ses angles, en passant par les prises électriques étanches, les kits autocollants «Made in Suisse» ou un moteur complètement ouvert pour voir des pièces de fonderie de belle qualité, je monte sur la moto avec une solide confiance dans la machine. Départ en 1ère: «Oups , ça lève!». On passe la 2ème: «tiens, ça prend les tours». Puis 3, 4, 5… me voilà en un clin d’œil à 80 km/h sans forcer sur la mécanique!
Arrivé en ville je me faufile dans la circulation avec facilité tellement la XRF est légère. La moto ne chauffe pas, même arrêtée aux feux. Après 10 minutes, je suis à l’aise et j’ai envie de remonter les files, de passer entre les voitures et de sauter sur le trottoir s’il n’y a pas assez de place tellement ce jouet est facile. Mais du calme, on n’a pas le droit.
Sorti de la ville je peux laisser le moteur s’exprimer. La moto prend facile le 120 km/h sur autoroute mais ce n’est pas très agréable. Je passe sur les petites routes et là, elle est sur son terrain favori. J’attaque sur un rythme tranquille, histoire de m’habituer à la moto.
Il faut beaucoup jouer de la boîte à vitesse pour rester dans le bon régime moteur. Il n’aime pas le sous-régime, et je le trouve un peu creux dans le premier tiers de la plage d’utilisation. Caractéristique qui le rend d’ailleurs très agréable en ville. A partir des mi-régimes, la puissance arrive sans brutalité mais avec force puis atteint les hauts régimes, ceux qu’elle aime le plus. Ça pousse fort avec une bonne allonge pour ce mono volontaire et joueur. La boîte à vitesses est précise et facile ce qui invite à une conduite plutôt sportive. Alors je me laisse emporter dans une conduite plus incisive et là encore tout est facile, grâce à son poids réduit. Il suffit d’une légère pression sur un cale-pied et la moto se met sur l’angle en un clin d’œil. La maniabilité est son point fort, je dirais même qu’elle est bluffante.
La confiance s’installe et je commence à bien la sentir cette XRF 450 SM. Je me dirige sur une route que je connais bien pour son revêtement tout pourri et plein de bosses, histoire de la mettre en difficulté en me disant que les suspensions vont faire la gueule. Premier gros freinage, la fourche se comprime bien régulièrement, la roue avant ne rebondit pas, aucune imprécision au moment de lâcher le frein, là où en général ça se gâte, tous se passe bien, l’hydraulique travaille bien.
Je mets sur l’angle et la laisse aller taper dans les trous pour voir et là je suis surpris en bien. Aidées par un châssis bien rigide qui garde la moto stable, les suspensions font le job facilement. Je ré-attaque derrière; 3/4ème et hop gros, très gros freinage qui finit sur l’angle. Dans ce cas très poussé, j’ai un retour d’information un peu dur qui peut venir de la fourche peut-être un peu dure ou du pneu avant, chose qui doit se régler facilement avec quelques clics.
Pendant ce petit round de test des suspensions, les freins ont bien ramassé aussi. Le frein arrière n’est pas très redoutable; il fait le boulot mais rien de plus. Le frein AV est précis, avec un très bon feeling et une puissance qui permet de freiner avec un doigt tellement il est puissant.
Après 200 km quasi non-stop, je reconnais que la selle et un peu dure! OK, ça permet de bien sentir la moto mais après 250 km, je suis convaincu qu’il faut prendre l’option selle confort qui ne coûte que 198 francs et qui va bien agrémenter les longues virées. J’ai fini ce test par un petit bout de chemin en gravier; ben ouais, une Supermot’ ça peut aller dans la terre. Là encore grâce à son poids, l’exercice est facile et les petites glisses de l’arrière ou pertes de l’avant se gèrent sans trop de souci. J’aurais bien aimé l’essayer sur un circuit de Karting en mode combi cuir et grosse attaque pour pouvoir exploiter tout son potentiel… ou plutôt tout le mien.
Cette moto est un concentré de sensations sans compromis, à un prix contenu. Chose bonne à savoir: après les 8890 francs du prix d’achat, les coûts d’entretien ou de changement de pièce sont très raisonnables grâce à un système simple. Il y a seulement une usine de production et un seul vendeur, ce qui élimine les marges prises par les intermédiaires. Par exemple, un levier de frein coûte 22 francs.
Et pour ceux et celles qui en doutent encore, oui, il est possible d’effectuer un stoppie avec cette XRF 450 SM. La preuve…
Sympa, j’aurai bien voulu avoir ça à 18 ans…
Hé, il n’est jamais trop tard pour avoir 18 ans!
Bonne journée/soirée
Jérôme Ducret, rédacteur responsable