Dakar 2015, bilan de la première semaine: l’ère des duels
La première semaine de course vient de se terminer sur l’édition 2015 du Dakar sud-américain, avec les pilotes motos qui ont droit à une journée de repos bienvenue ce samedi, tandis que les autres catégories continuent leur progression. D’emblée, on voit que les choses sont devenues claires et que, tant pour les motos que pour les quads ou les voitures, la lutte pour la suprématie se joue de plus en plus dans chaque catégorie entre deux concurrents, les autres visant plutôt des coups d’éclat par étape, ou une place dans le top ten au final. A moins bien sûr qu’un incident ne vienne perturber ce schéma, car tout est possible sur un rallye aussi intensif et long.
Sur deux roues, tout se joue donc entre deux Espagnols. Marc Coma d’un côté, sur sa KTM officielle, déjà quadruple vainqueur du rallye, très expérimenté, et très rapide. Joan Bort Barreda de l’autre, rapide lui aussi, l’homme de Honda, qui a terminé le Dakar 2014 au deuxième rang, et qui possède cette fois une petite avance sur son rival. Et depuis quelques étapes, on assiste à une tactique intéressante de la part du dossard numéro 2: il laisse Coma prendre la tête, et le suit de près, ce qui si tout se passe bien lui permet de conserver son avance, ou tout au moins de ne pas perdre trop de minutes. Dans le bivouac du Dakar, il se murmure en effet que Coma est meilleur navigateur que Barreda. Un choix tactique que le pilote Honda ne va certainement pas faire systématiquement pour la suite de la course.
Et derrière, les prétendants se bousculent et changent d’étape en étape. On doit saluer la constance de quelques-uns, dont le Français Alain Duclos, qui roule sur une moto française – une Sherco. Dont aussi le Portugais Paulo Gonçalves (Honda), actuel troisième du général. L’Australien Toby Price (KTM) arrive aussi régulièrement à de bons résultats, tout comme l’une des rares femmes pilotes moto, Laia Sanz (Honda).
Un Suisse qui tient bon
Et on ne peut que constater que les machines Yamaha ont du mal à suivre, même menées par de talentueux pilotes. Mais les choses s’améliorent progressivement pour l’écurie aux trois diapasons. Les autres marques sont en général assez loin derrière. Et on n’oublie pas de tirer notre casque (ou chapeau, comme vous préférez) au pilote suisse Damien Udry, le seul de ce Dakar, qui n’a pas abandonné, et a même terminé une étape au 50e rang, un exploit pour une machine privée (KTM), pour un pilote qui n’a jamais fait cette course, et pour un budget qui n’est qu’une fraction de celui des « grands ».
Duel Sonik-Casale chez les quads
Dans le monde des quads, duel il y a aussi, entre le Polonais Rafal Sonik, sur son Yamaha Raptor 700 leader du classement jusqu’ici, et le Chilien Igncio Casale, même machine.
Le premier était sur la deuxième marche du podium en 2014, alors que Casale avait remporté le Dakar cette même année. Le troisième du général, l’Uruguayen Sergio Fuente (Yamaha), est à plus de 40 minutes du duo de tête. Dans cette catégorie, contrairement à la moto, la domination de Yamaha est bien établie, avec plusieurs Honda et Can-Am qui apparaissent à partir de la cinquième place.
Un Qatarien dominateur en voiture
Toujours sur quatre roues, mais avec une carrosserie, le Qatarien Nasse Al-Attyah est dominateur au volant de sa mini, avec son copilote français Mathieu Faubel. Gagnant en 2011, il était sur le podium (3e) l’an passé.
Mais il est marqué au pneu (on ne dit pas à la culotte dans ce contexte) par le Sud-africain Giniel de Villiers dans sa Toyota Hilux, avec pour copilote l’Allemand Dirk Von Zitzewitz. L’homme est tout de même vainqueur de l’édition 2009, et il a fini sur le podium en 2012 et 2013. L’Espagnol Nani Roma réalise toujours de bonnes courses d’étape avec sa Mini, mais a perdu ses espoirs de victoire à cause d’une casse le premier jour (il est 40e). Et Carlos Sainz, vétéran avec sa Peugeot, a dû abandonner lors de l’étape 5, après pas moins de cinq tonneaux. Le dernier représentant crédible du lion de Sochaux, Peterhansel, est pour l’instant dixième. Mais il progresse. Et il a parmi ses rookies un certain Cyril Despres, pluri-vainqueur du Dakar à moto!
Le rouleau compresseur russe
Enfin parmi les camions, pas vraiment de duel, mais un rouleau compresseur russe, Eduard Nikolaev au volant de son Kamaz – russe.
Il compte 18 minutes d’avance sur son poursuivant le plus proche, le Russe Airat Mardeev (Kamaz), et 38 sur le troisième Andrey Karginov (Kamaz aussi).
La suite, pour les motos, c’est demain dimanche avec une redoutable et redoutée étape marathon (sans assistance) direction la Bolivie!
Par Jérôme Ducret, source dakar.com, dr