Essai: s’il ne reste qu’une Monster ce sera celle-là!
Moins exclusive pour certains, elle est pourtant plus fine, plus légère, plus accessible, plus passe-partout… La nouvelle Ducati Monster abandonne son fameux cadre treillis. Récit d’une centaine de kilomètres parcourus au guidon de cette icône remodelée qui fait tant jaser les « Ducatisti ».
Qu’une seule Monster chez Ducati? A la recherche de nouveaux clients, plus jeunes il est vrai, et afin d’élargir l’horizon des « indestructibles », Ducati fait maintenant table rase du passé. Depuis son lancement en 1993 et après moultes appellations correspondant à moultes cylindrées, la Monster 2021 ne s’appelle plus que Monster tout court. Qu’on se le dise!
En Suisse, le bon pouvoir d’achat des clients permet à ceux-ci d’influencer leurs achats en majorité vers des modèles de Multistrada et de Panigale! Et ailleurs dans le monde, les ventes des Monster ont tendance à s’éroder, notamment au profit des nouveaux Streetfighter V4 (lire notre essai).
L’iconique modèle Monster est pourtant le type même du roadster sportif minimaliste. Ducati se devait alors de donner un grand coup de pied dans la fourmilière et repenser l’icône.
Les puristes qu’on nomme « Ducatisti » crient déjà au scandale! « Quoi? qu’une seule Monster avec un look de Japonaise et de surcroît avec un cadre périmètrique en aluminium? Les gens de Borgo Panigale seraient-ils tombés sur leur casque? »
Afin de s’adresser à un plus grand nombre de « Monstermaniaques », Ducati a osé casser les codes.
Les codes esthétiques d’abord, avec un design plus angulaire. Non, pas encore à la Sugomi cher à Kawasaki, mais on s’en approche!
Côté visuel, Ducati a fait une croix sur le fameux cadre treillis reconnaissable entre mille et ovalise un peu plus son phare traditionnellement rond!
Dans ce remodelage d’icône et par rapport à la 821 (un des modèles disponibles l’an passé, lire notre essai), la nouvelle Monster a subi une cure d’amaigrissement drastique. Pour le meilleur évidemment. Dix huit kilos en moins obtenus grâce à des gains sur le cadre bien sûr, ce dernier est inspiré de celui de la Panigale V4, mais aussi sur le bras oscillant, la boucle arrière, faite maintenant en matière polymère, les jantes et sur le moteur, et sur le bicylindre en L Testastretta 11º à 90º de 947 cm3 provenant de la 950 SuperSport. Vous pouvez connaître les qualités dynamiques de cette dernière en lisant notre essai effectué sur le circuit de Vallelunga.
Sur cette Monster de nouvelle génération, Ducati rentre dans la modernité du côté des équipements en y apposant de série un Quickshifter Up & Down et toute l’électronique des dernières sportives de la marque à paramétrer sur un écran TFT de 4,3 pouces. Quitte à ce qu’il n’y ait qu’une seule Monster, autant qu’elle soit bien équipée tout en étant abordable. Et il y a pléthore d’informations et de réglages possibles. Cet écran reste pourtant très clair dans ses indications et surtout très lisible. Quant à la manipulation des réglages, il vaut mieux s’arrêter et prendre du temps pour le faire.
En route par deux degrés!
Habituellement, les présentations officielle de nouveautés se font en hiver ou au début du printemps, dans des lieux où les températures (clémentes) permettent d’extirper tout le potentiel des machines. Mais, pandémie de Covid-19 oblige, les constructeurs adaptent leurs plans. Ainsi, Ducati a décidé de faire un tour d’Europe des importateurs locaux avec des motos, pour nous faire essayer à nous aussi cette moto, qui fait qu’il n’y a désormais qu’une seule Monster. C’est pourquoi, les Suisses ont eu droit à des modèles immatriculés en Italie. Pour une fois, nous étions ravis de cette opportunité de rouler en Suisse, plus précisément dans la région de Zurich, au départ de Feusisberg (SZ) avec passage vers Einsielden, spots photos sur le Albispass et à la Rote Fabrik (images statiques), haut lieu culturel zurichois, et retour au point de départ par le bord du lac de Zurich.
On précisera que cette centaine de kilomètre a été parcourue sur des routes très froides et par une météo plutôt ensoleillée. C’est déjà ça, mais pas d’excès d’optimisme dans la remise de gaz sur le mode Sport!
Pourtant, avec un sol aussi froid, nous avons été « déçus en bien » (pour parler Vaudois) par le bon comportement des montes pneumatiques d’origine. Les Pirelli Diablo Rosso III étant réputés plutôt sportifs se mettaient rapidement en action.
On notera que la hauteur de selle de 820 mm permet de bons appuis au sol pour un pilote de 174 cm. L’étroitesse de la machine et l’échancrure profonde permet de manoeuvrer facilement aux feux rouges. Une selle qui nous a permis de parcourir la centaine de kilomètre de notre test sans lui adresser de reproche particulier. Etonnant! Autre fait remarquable sur cette nouvelle Monster: « elle braque », plus précisément de 7 degrés supplémentaires par rapport à la 821. Cela provient du nouveau cadre qui permet maintenant ce genre d’exercice. Idéal lors des shooting photos nécessitant de nombreux « tourner sur routes. » Quant à la position de conduite, les bras sont certes tendus, mais le buste est redressé, presque droit.
En suivant notre guide du jour, qui n’est autre que le directeur marketing et presse de Ducati Suisse, nous sommes charmés de voir la nouvelle signature LED des clignotants effilés fonctionne par balayage, comme sur des voitures Audi ou VW. Belle inspiration!
Le bitume se réchauffe en même temps que nos mains et l’envie de « mettre du gaz » se fait de plus en plus pressante… c’est alors que le « Testastretta » délivre son gros couple dès les bas régimes et démontre une allonge plus que respectable.
La nouvelle Monster « déçoit en bien » (désolé encore une fois) par sa très impressionnante vivacité, aidée en cela par son poids plume de 188 kilos et aussi par un empattement réduit de 6 mm toujours par rapport à la 821.
A plus vive allure, on pourrait se plaindre de ne disposer que de suspensions non réglables, mais ces dernières absorbent correctement les défauts des routes sortant d’un hiver rigoureux!
Côté freinage, la nouvelle Monster ne dispose pas du top de gamme chez Brembo, les Stylema, mais les M4.32 suffisent, car leur mordant à la progressivité facilement contrôlable convient en toutes circonstances. De plus, les leviers de freins et d’embrayage sont tous deux dotés de réglages micrométriques (on peut ajuster leur écartement).
S’il ne reste qu’une seule Monster, ce sera bien celle-là, qui doit convenir, on l’a compris, aussi bien aux débutants, par son accessibilité et son tarif relativement raisonnable, qu’aux pilotes chevronnés.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, à commencer par celui d’avoir pu rouler en compagnie de la nouvelle Monster, nous publions ci-dessous une image d’une autre icône (surtout pour ceux qui voient quelques similitudes entre la pratique moto et le ski). Au terme de ce test, nous avons en effet rencontré dans le bâtiment qui abrite les locaux de Ducati Suisse, dans un shop de vélos, Monsieur Marc Girardelli, vainqueur à 46 reprises d’épreuves de Coupe du Monde! On le remercie d’avoir aimablement accepté de faire une photo!
D’autres informations concernant la Monster 2021 sont disponible sur le site dédié.
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