Le nouveau Sportster Harley-Davidson: 121 chevaux, 228 kilos!
La révolution continue chez Harley-Davidson. Après une arrivée remarquée (et remarquable!) sur le segment des gros trails, la firme de Milwaukee semble vouloir enfoncer le clou avec un nouveau custom bodybuildé. Lequel affiche des chiffres plutôt inédits pour le constructeur américain, dont les machines sont plus connues pour leur masse que pour leur puissance brute.
La gamme Sportster a disparu du catalogue Harley-Davidson en début d’année. La faute aux normes anti-pollution (Euro 5), qui ont eu raison du fameux twin refroidi à air, dont la conception remonte aux années soixante. Fini les mythiques 883 Iron et 1200 Forty Eight, pour ne citer que les machines les plus emblématiques. Il y avait un trou dans la gamme du constructeur étasunien, que ce dernier comble aujourd’hui avec un tout nouveau Sportster: le « S ». Une moto totalement nouvelle au look pour le moins tranché qui, s’il ne plaira pas forcément à tout le monde, a le mérite d’être totalement assumé.
Carrure bodybuildée
100% nouveau, le Sportster S semble pourtant reprendre certains codes esthétiques chers à la marque. Le double silencieux prend ainsi place en hauteur, sur le côté droit, comme un hommage à la Harley-Davidson XR 750, fameuse moto de flat-track des années ’70. Le réservoir abrite une console centrale évoquant la Low Rider S et il semble comme posé sur le cadre, façon… Sportster justement. Il reprend d’ailleurs une caractéristique des réservoirs de type « Peanut » puisqu’il n’accueille que 11,8 litres de carburant.
Le refroidissement liquide fait penser à feue la Harley-Davidson V-Rod alors que la face avant, avec son petit phare rectangulaire minimaliste surplombant un train avant massif, n’est pas sans rappeler une certaine Fat Bob. Une manière pour Harley-Davidson de s’aventurer sur un nouveau terrain sans (trop) déstabiliser les fans de la première heure. L’avenir nous dira si la stratégie fonctionne.
Un bicylindre de 121 cv
« Révolution Max », tel est le nom du nouveau moteur Harley-Davidson, que l’on a déjà pu tester sur la Pan America 1250 Special (et que l’on avait réellement apprécié). Fort de 152 chevaux, il voit ici sa puissance réduite à « seulement » 121 chevaux. Soit une cinquantaine de canassons de plus que l’ancienne génération, ce qui représente une augmentation d’environ… 75%. Le mot révolution est définitivement adapté!
Cette puissance s’obtient ici à un régime moins élevé (7500 tr/min contre 8750 tr/min sur la Pan America), grâce notamment à un travail sur les soupapes et sur la forme des chambre de combustion. La vitesse d’écoulement des gaz à bas régime est augmentée, ce qui favorise le couple à bas-régime. Un couple qui, s’il est (presque) similaire à celui de la Pan America (125 Nm au lieu de 128 Nm), s’obtient 750 tr/min plus bas que sur sa grande sœur, à 6000 tr/min.
Harley-Davidson annonce ainsi jusqu’à 10 % de couple supplémentaire de 3000 à 6000 tr/min. De quoi tracter fort, assurément, mais plus dans les mi-régimes qu’en bas du compte-tour, comme sur les anciens Sportster. Un changement d’habitude qui ne devrait pas être difficile à intégrer, si la vivacité des montées en régime se montre aussi spectaculaire que sur la Pan America.
Coté partie-cycle
Long comme un hiver sans moto (2270 mm pour un empattement de 1520 mm), le Sportster S devrait être d’une stabilité exemplaire. Il repose sur des pneus de 180 mm à l’arrière et de 160 mm à l’avant. Un avantage indéniable pour un look catapulté, mais probablement un peu moins pour l’agilité et la maniabilité. A noter que si la roue avant est en 17 pouces, l’arrière est pour sa part en 16 pouces.
Le moteur, porteur, devrait participer grandement à la rigidité de la moto et à la centralisation des masses. Le poids est contenu, avec 228 kilos annoncés en ordre de marche. Une prouesse alors que les précédents 1200 Sportster flirtaient avec les 250 kilos, et qu’une Fat Bob 114 accuse pas moins de 306 kilos sur la balance.
Les suspensions (une fourche inversée de 43 mm de diamètre et un amortisseur de type « Monoshock ») sont réglables en précharge, détente et compression. A l’avant comme à l’arrière.
Le freinage est confié, à l’arrière, à un simple disque de 260 mm de diamètre, pincé par un étrier simple piston. Usuel sur ce type de moto. Ce qui l’est moins, c’est le simple disque de 320 mm qui équipe la roue avant. Pincé par un étrier radial à 4 pistons, il devrait assurer un freinage suffisant mais il est surprenant que les ingénieurs de Milwaukee n’aient pas monté d’office un deuxième disque à l’avant.
Bien entendu, le Sportster S dispose d’un ABS et d’un contrôle de traction de dernière génération. Baptisés respectivement C-ABS et C-TCS, ils sont couplés à une centrale inertielle à six axes et actifs en virage. Le C-TCS, déconnectable, comprend également une fonction anti-wheeling. L’embrayage possède, enfin, une fonction anti-dribble afin d’éviter de bloquer la roue arrière sur les gros rétrogradages.
Électronique embarquée: Sportster 2.0
Harley-Davidson s’ancre dans le 21ème siècle et offre au Sportster S un écran TFT couleur de 4 pouces traité anti-reflets. Le Bluetooth est de série et permet d’afficher la navigation directement sur le tableau de bord de la moto, grâce une application dédiée (et donc via le smartphone du conducteur). Cinq modes de conduites sont disponibles (« Pluie », « Route » et « Sport », plus deux modes utilisateurs paramétrables). Enfin, le Sportster S bénéficie, toujours de série, de capteurs de pression de pneus, ainsi que d’un régulateur de vitesse.
Côté tarifs, comptez 17850 frs pour la version noire (Vivid Black) et 300 frs de plus pour les versions rouge (Midnight Crimson) ou blanche (Stone Washed White Pearl). Disponibilité encore inconnue (mais de source officieuse d’ici la fin de l’été). Plus d’infos sur le site du constructeur.