La police de Lausanne se met à la moto électrique
Deux Zero SR/S à propulsion électrique font à présent partie de la flotte de motos utilisée par les agents motocyclistes dans la capitale vaudoise. Ce ne seront vraisemblablement pas les dernières.
La police de Lausanne est l’une des polices de Suisse qui utilise des motos pour ses interventions, en plus des voitures de patrouille, et des agents à pied ou à vélo. C’est même une des rares forces de police du pays qui dispose d’une brigade motocycliste spécialisée, et ce depuis des dizaines et des dizaines d’années. Et justement, les deux derniers véhicules achetés pour renouveler partiellement cette flotte sont à la pointe du progrès pour ce qui est de la mobilité durable sur deux roues.
Deux machines du constructeur américain Zero Motorcycles ont en effet fait leur apparition aux côtés des BMW et autres motos « classiques » à moteur thermique (à essence, autrement dit). Zero est le spécialiste mondial de la moto électrique. Il est représenté en Suisse par plusieurs revendeurs, dont M&R Speedshop, au Landeron (NE), un de nos partenaires dans l’Annuaire suisse des professionnels de la moto.
Le modèle sur lequel la police municipale lausannoise a jeté son dévolu est la SR/S. La version carénée de la naked SR/F. Ce qui veut dire la moto la plus puissante et la plus chère de la marque américaine. Nous avions pu essayer la SR/S durant une journée au sud de la France, lors de la sortie du modèle en 202. Une machine aux accélérations fulgurantes et à la partie-cycle bien étudiée. Avec des assistances électroniques sophistiquées (lire notre test, et la présentation des modèles 2022). Elle est capable d’atteindre 200 km/h et son moteur à aimants permanents délivre un couple maxi de 190 Nm, et une puissance de pointe de 110 chevaux.
« Il y a bien évidemment une volonté politique de la part de la Ville, qui est de favoriser toutes les actions allant dans le sens du développement durable, explique le conseiller municipal Pierre-Antoine Hildbrand, en charge notamment de la sécurité publique. En tant qu’administration, nous nous devons aussi d’être exemplaire, en choisissant des véhicules qui vont dans ce sens. Le premier critère est bien sûr qu’ils correspondent à la mission qu’on leur assigne. Mais lorsque des modèles existent sur le marché qui répondent à cela, nous allons logiquement les privilégier. »
Pour le municipal, le coût plus élevé à l’achat d’une moto électrique n’est pas un obstacle. Il précise que les deux machines ainsi acquises sont venues remplacer deux motos qui arrivaient en fin de « vie ». Ce qui veut dire qu’il fallait de toutes façons les remplacer.
Dans le cas de la police de Lausanne, les déplacements à moto se font dans un périmètre restreint, même si la commune de Lausanne est étendue, avec des territoires dits forains, comme par exemple le plateau du Chalet-à-Gobet, tout au nord de la ville.
« L’autonomie annoncée, 250 km, est largement suffisante pour nos besoins, explique l’adjudant-chef Yves Delprato, chef du groupe motocycliste de la police de Lausanne. La quantité de kilomètres parcourus chaque jour et chaque semaine varie selon les missions que nous avons à remplir, mais je dirais qu’en moyenne nous roulons au maximum 30 km par jour. » Il ajoute que les deux SR/S en question sont les modèles de base, sans l’accessoire qui permet d’encore étendre leur rayon d’action. Elles sont équipées par contre, fort logiquement, des feux bleus des forces de l’ordre et de la sirène, des valises latérales, des arceaux de protection des feux à l’avant et d’un « top-case » très compact sur l’arrière.
« Au début, j’étais sceptique, voire carrément contre, se souvient Yves Delprato, qui dirige le groupe motocycliste de la police de Lausanne depuis 8 ans, et fait partie des motards de ce groupe depuis déjà plus de 20 ans. J’ai toujours roulé sur des motos à moteur thermique. Et puis j’ai essayé cette nouvelle machine, et j’ai changé d’avis. Les quelques premiers mètres, je cherchais le levier d’embrayage et le sélecteur. Et puis je me suis très vite habitué! Si j’avais la possibilité, j’en achèterais tout de suite une pour ma vie privée. Elle répond très précisément à la commande d’accélération, elle a une partie-cycle de qualité, et elle n’est pas plus lourde que nos BMW. Elle est même moins imposante. »
Ce modèle est aussi bien plus silencieux qu’une moto à moteur thermique. De quoi surprendre les malfaiteurs? La Zero SR/S numéro 2 de la police de Lausanne, elle, est banalisée. Méfiez-vous, on ne l’entend pas arriver!
Si les décisions sur le choix des véhicules qui remplaceront le reste de la flotte de motos de la police de Lausanne se feront au fur et à mesure des besoins, on peut bien imaginer que ce ne seront probablement pas les dernières motos électriques qui arboreront les couleurs lausannoises.