Essai – la petite Kawasaki Z 125 en ville, en campagne et même sur l’autoroute
Nous avons pu emprunter une huitième de litre du constructeur japonais pour une balade dans le canton de Genève. Et un peu au-delà. Une machine simple mais efficace.
La Z 125 que nous a dénichée le garage genevois 100% 2 Roues (CPC2R) est là, près du trottoir. Elle se signale au regard d’emblée par ses coloris vifs mêlant le vert, le blanc et le noir. Et par sa finesse et son petit gabarit.
C’est une 125 cm3, et c’est peut-être exactement ce qu’il faut à un jeune permis pour arpenter tous les recoins d’une ville et d’un canton comme Genève. Qui ne manquent en fait pas de routes sympathiques quand on roule à moto. Mais où il n’est probablement nul besoin d’avoir une orgie de chevaux pour se faire plaisir.
Le premier contact permet d’admirer le magnifique cadre en treillis d’acier, bien apparent, qui est peint dans une jolie couleur vert clair profond, et on voit – on sent – qu’il n’y a pas qu’une couche de peinture superficielle qui va partir au fil des ans.
Le reste de la moto a l’air assez bien fait et robuste. C’est une japonaise dont la formule a été bien éprouvée. Le masque de phare avant est plus ou moins anguleux, mais il n’a pas les traits stylistiques caractéristiques des grandes soeurs Z 400, Z 650 et Z 900, qui de face semblent telles des panthères prêtes à bondir. De ce point de vue-là, la Z 125 est plus « fade » – avis qui n’engage que l’essayeur (NDLR: et le photographe).
En tout cas, l’éclairage est halogène à l’avant, pas à LED. Nous verrons plus tard que cela ne l’empêche pas de bien éclairer la route, avec une largeur de faisceau correcte et une bonne profondeur qui font que l’on voit quelque chose même en virage.
La selle est peut-être un peu haute, à 815 mm du sol. Mais la moto est très fine, on l’a déjà dit. Les pilotes à partir de 1m70 n’auront aucun souci et arriveront à poser une bonne partie de leurs deux pieds au sol. L’assise est relativement épaisse, mais aussi assez ferme. On est plus du côté sportif que du côté touring de la force. Notez qu’une selle plus basse de 25 mm est disponible en tant qu’accessoire.
Et si vous voulez emmener un passager ou une passagère, il ou elle devra se contenter d’un timbre-poste (en longueur comme en largeur) bien réhaussé par rapport à la selle principale. Et sans la moindre poignée de maintien. Mais du moins ses jambes et pieds ne seront-ils pas encaissés dans la position de la grenouille prête à bondir sur un moustique.
Le guidon de la Z 125, lui, est bien positionné, il vous fait le buste à peine incliné vers l’avant, avec un appui très léger sur les poignets, et avec les bras dans le prolongement du corps. Ou si l’on veut on peut les ouvrir un peu pour avoir un bras de levier encore plus efficace.
Notre moto de test était un exemplaire proposé à la location, et agrémenté d’un pot d’échappement sport de marque Arrow. Un poil plus bruyant que le pot standard, peut-être.
Le premier contact au guidon dans la circulation genevoise laisse apparaître une moto facile à piloter, très agile, et qui se faufile partout. Le poids de seulement 146 kilos avec les pleins est une grande aide dans ce domaine.
Le tableau de bord à cristaux liquides livre juste ce qu’il faut d’infos. Et c’est bien lisible même quand le soleil joue de ses reflets. Les chiffres indiquant l’heure et le kilométrage total ou partiel sont peut-être un peu petits. Mais le contraste est bon. On peut regretter l’absence d’indicateur de rapport de vitesses engagé, qui serait utile pour des motocyclistes débutants. Un des publics-cible de ce modèle.
On a deux boutons sur le bas du tableau de bord pour passer d’une information digitale à la suivante, pour changer l’heure ou remettre le trip à zéro. Pour une fois, ces boutons sont suffisamment saillants pour qu’on puisse les actionner facilement même avec des gants. Bien vu.
Durant les premières centaines de mètres, on constate que le petit moteur monocylindre de quasi 125 cm3 n’est pas des plus vigoureux dans le bas du compte-tour, quand on part au moment où le feu passe au vert, surtout. Peut-être cela vient-il aussi de l’embrayage, qui a dû un peu souffrir sur cette moto particulière.
Mais même en faisant exprès d’ouvrir la poignée des gaz en grand quand on relâche ledit embrayage, la poussée n’est pas très impressionnante sur cette Z 125.
Par contre, une fois qu’on a accumulé un peu d’élan, à partir de 5000 tr/min, les reprises sont très correctes, et même bien vives. La commande des gaz du monocylindre liquide est réactive, sans être brusque. Et elle est bien dosable.
Côté partie-cycle, on sent que les pneus sont étroits, mais la moto ne « tombe » pas en inclinaison. Ça reste précis. Et c’est stable une fois sur l’angle. Il faut par contre ne pas exagérer avec ses impulsions de direction, sous peine de survirer. Ou au contraire de sous-virer. Il faut juste être assez calme en prenant le point de corde.
Au niveau de sa vivacité dans les changements de direction, on peut dire que cette Kawasaki Z 125 se trouve à mi-chemin entre la Honda CB 125 R, presque un peu trop vive du train avant, et la Yamaha MT 125, qui demande un peu plus d’effort. Mais sans la propension à se jeter au point de corde de la KTM 125 Duke (lire notre comparatif).
En roulant, les jambes, pour qui n’est pas un petit gabarit, sont assez nettement repliées, avec juste l’angle et le placement qui font qu’au bout d’un moment, on sent des points de pression désagréables si l’on roule à une allure monotone et égale. Ajoutez à cela que les suspensions sont tarées plutôt rigidement, et vous comprendrez que cette petite naked est d’un tempérament sportif. Ou qu’elle vous incite à une conduite sportive.
Après une journée passée à virevolter d’un coin à l’autre de la République et canton de Genève, voici arrivé le temps de se lancer sur… l’autoroute. Juste au moment où la pluie se met à tomber à grosses gouttes!
On salue au passage le bon feeling fourni par les pneus, des Dunlop, qui se montrent rassurant dans ces conditions humides et froides. Il est vrai qu’il n’y a pas assez de puissance ni de couple, ni de poids, pour mettre en crise rapidement l’adhérence au freinage, en virage et à l’accélération.
La Z 125 est équipée d’un ABS classique, qui intervient peut-être un peu vite à l’arrière, mais de manière mesurée, en produisant des saccades plutôt mesurées. Devant, il se déclenche aussi si l’on insiste, mais ce sera moins souvent. Et toujours de manière prévisible et sûre.
Mais revenons à notre autoroute. Entre Genève et Lausanne, en fin de journée, avec un léger vent dans le dos et au plat, le compteur de la petite Z va jusqu’à afficher le chiffre faramineux de 117 km/h. Enlevez probablement 5 au GPS. Notre photographe, dont le poids est un peu plus élevé que celui de votre essayeur du jour, n’a pour sa part jamais réussi à dépasser les 100km/h.
Si le vent est contraire, on tombe à un peu plus de 100 km/h, cela varie entre 105 et 107. Et si l’on ajoute une montée bien perceptible, on peinera à aller plus vite que les 95 km/h. Ce qui est tout à fait honorable pour cette cylindrée. Pour atteindre ces vitesses exagérées, il faut bien se servir de la boîte de vitesses, en évitant de se frotter au limiteur, qui intervient vers les 10500 tr/min, et qui coupe votre élan de manière assez désagréable.
On conclut en disant que l’autoroute est possible, mais pas des plus agréables, notamment à cause du peu de protection aérodynamique offert par le masque de phare avant, et du fait de la position repliée des jambes – le sous-signé mesure 1m70.
Le réservoir d’essence ne contient que 11 litres. Au vu de la consommation raisonnable, on devrait pouvoir dépasser les 200 km, même en roulant sur voie rapide.
Cette petite moto peut plaire par son style à la fois élégant et sportif, par sa facilité d’usage, et par son petit côté sportif. Et à 5190 francs (nouveaux prix 2022), elle reste abordable. On peut l’obtenir en noir avec le cadre vert et la selle noire et verte, en blanc et noir avec toujours le cadre vert et la selle parée des même coloris, ou en noir et vert avec le cadre gris et la selle noire. Et, dans ce dernier cas, sans les lisérés verts sur les jantes.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site web de Kawasaki Suisse, ou vous adresser notamment à nos partenaires de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, 100% Deux-Roues et K-Motos à Genève, Red-Zone Motos à Echandens ou Roche, dans le canton de Vaud, ou Compétition Park à Neuchâtel.
Salut l’équipe !
Merci pour ce test, je suis en ligne avec ce que vous dites sur cette Z125 (j’ai le modèle blanc 2022 depuis oct. 2021).
2 petits retours sur votre test :
1) vous mentionnez que la meule en prêt est équipée d’un pot Akra… et la photo en-dessous…. Arrow. Oups la boulette ! 🙂
2) dans la fiche technique, vous rapportez les infos du modèle 2022, toutefois, celui que vous avez essayé est l’ancien modèle (euro4); en effet, les modèles 2022 ont un boîtier additionnel sur la gauche du moteur juste en-dessous de la pièce de carénage qui entoure le réservoir…(merci les normes euro5) et le modèle blanc 2022 à le réservoir… blanc ! et pas noir… mais on est d’accord, ça va pas modifier le résultat du test.
Finalement, pour l’avoir roulé sur 3000km depuis octobre (commuting district de NyonGenève sans autoroute), je fais 270km avant de rajouter 6,8L dans le réservoir (et la jauge a encore un carré), ça fait un 2.6L/100km… certes, vous avez tiré sur le petit moulin avec de l’autoroute… ça explique les 230km que vous annoncez en autonomie.
Ride safe !
Bimmer
Bonjour Bimmer
Merci pour votre commentaire. Effectivement, erreur sur le silencieux.
Toute bonne journée
Jérôme Ducret, rédacteur responsable