La vallée de Joux et le parc aux ours
Cette route est un grand classique. Il y a en gros deux cols vaudois pour accéder à la vallée de Joux: le Marchaîruz, dont l’altitude dépasse les 1400 mètres et qui est fermé l’hiver, et le Mollendruz, qui en principe est aussi ouvert à la mauvaise saison. Au départ de Cossonay (VD), il est plus simple d’opter pour le second. Il suffit de suivre la direction de la vallée de Joux, qui nous emmène sur de petites routes de campagne jusqu’à L’Isle, puis au pied du Jura au petit village de Mont-la-Ville. Les choses sérieuses commencent alors. Après un magnifique virage serré à gauche, la route du col est là.
Elle serpente en un ruban de bitume bien accrocheur, aux courbes intéressantes, sans cesse changeantes, à travers feuillus et conifères. Attention à la maréchaussée, qui sait que ce bout de route est prisé des motards. Le col lui-même n’a rien d’extraordinaire et n’offre pas de dégagement. Mais l’essentiel est plus loin. Le bout de route qui suit est en descente légère, et là, le revêtement se dégrade. Attention aux excès d’optimisme, surtout si la chaussée est mouillée.
On laisse à sa droite la Dent de Vaulion, qui vaut aussi un détour si on en a le temps. Et on se glisse entre deux collines pour découvrir le lac de Joux, tout en longueur, qui s’étale de droite à gauche. Au petit giratoire, choisir la direction du Pont, qui est la localité à l’extrêmité nord-est du lac. On trouve là quelques café-restaurants sympathiques pour une petite halte devant la statue au milieu du lac.
On peut ensuite reprendre la route qui part à droite vers Vallorbe. Et l’on arrive après seulement quelques virages à Juraparc, le parc aux ours, aux bisons et aux loups de la famille Blanc, avec son restaurant qui sert du salami de bison, entre autres choses. A faire si on a le temps.
La descente sur Vallorbe est pittoresque, avec des virages bien cambrés que l’on peut prendre à une allure respectable. Voire même carrément vite en fonction des conditions météo.
Vallorbe même est une localité au centre bien occupé, en toutes saisons. Il y a le musée du Fer, qui est intéressant. Et d’autres attractions touristiques, comme les grottes, qui se visitent, ou le fort militaire de Pré Giroud. Mais l’appel de la route se fait pressant. On prend la direction de l’autoroute – et celle de Lausanne et d’Yverdon-les-Bains. Et au giratoire, au lieu de s’engager sur la semi-autoroute qui file à droite, on va vers la frontière franco-suisse. Ca monte, ca zig-zague et le paysage vaut le détour, abstraction faite de la douane, qui peut s’avérer bouchonnée selon les heures.
Il y a un petit col, celui de Jougne. Et ensuite on arrive à une entre de semi-autoroute (décidément!). Elle s’étale sur une vingtaine de kilomètres. Ca fait gagner un peu de temps. Attention encore une fois aux contrôles de vitesse. Après cela, on se retrouve sur la N57, que l’on peut quitter à Chapelle Mijoux. Quand on arrive au centre de ce hameau, continuer tout droit sur la petite route qui se glisse entre champs et bosquets et l’on finit par atteindre la localité plus considérable (mais toujours petite) des Fourgs. Là, il est temps de s’orienter à nouveau vers la Suisse, pour aller découvrir un col peu connu, celui de l’Aiguillon.
Pour y arriver, on retraverse la frontière et l’on atteint la commune vaudoise de l’Auberson, connue notamment pour son musée des boîtes à musique, le Musée Baud. La direction Baulmes sert de point de repère. Il faut bifurquer à droite au centre du village et donner résolument du gaz vers l’espèce de montagne qui barre la vue. On peut prendre l’itinéraire de gauche ou de droite, c’est un peu égal. Mais une fois au sommet, on a une vue magnifique sur tout le plateau suisse, lac de Neuchâtel et Léman compris et, quand l’air est clair, sur les Alpes et Préalpes.
Suivre consciencieusement les indications pour Baulmes. C’est presque un chemin, et la descente est raide. Le dernier bout avant la cette localité tourbillonne à flanc de montagne. Très joli, mais le bitume est vieux. Prudence.
A Baulmes, prendre la direction d’Orbe et traverser les voies du train (c’est l’Yverdon-Sainte Croix). On est à présent dans les collines fertiles du pied du Jura. La route est jolie, et l’on peut se détendre. On passe Rances et Valeyres-sous-Rances. Sur cet itinéraire on côtoie des vignes qui donnent quelques-uns des très bons crus vaudois, ceux des Côtes de l’Orbe.
Quand on a rejoint la « grande » route, on va rendre visite aux mosaïques romaines, si l’on veut, indiquées sur la gauche, et/ou l’on va vers Orbe, charmante cité où l’on peut s’arrêter si l’on veut par exemple découvrir son tout petit musée du café (il y a une méga usine Nespresso dans la plaine) ou son vieux moulin reconverti en musée des traditions paysannes. Passer le pont sur l’Orbe (la rivière) à la sortie de localité et remonter en direction… de la vallée de Joux. On n’en sort pas.
Après avoir traversé Bofflens, on pose les pneus à Croy sur une autre « grande » route, qui va vers La Sarraz et Lausanne. On est tout près du tracé du TGV franco-suisse. Il y a quelques jolis virages, mais aussi pas mal de trafic selon l’heure de passage. Après Pompaples, on traverse la Sarraz, avec son majestueux château dont le sort est pour l’instant incertain, et l’on finit par retrouver Cossonay. Qui héberge un fabuleux restaurant gastronomique, celui du Cerf, dirigé avec doigté par le chef Carlo Crisci. Et ce qui est intéressant, c’est qu’il propose un échantillon simplifié et plus abordable de sa cuisine dans la brasserie La Fleur de Sel, qui compose l’autre moitié de l’établissement. Avis aux gastronomes!
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